mardi 11 janvier 2011 par Le Patriote

De tout temps, l'église et les serviteurs de Dieu ont toujours été du côté des brimés et des opprimés. Devant la dictature et la tyrannie, partout les hommes de Dieu ont servi la cause de la vérité au risque de leur vie. Mais depuis le déclenchement de la crise ivoirienne, les bergers de l'Eglise en Côte d'Ivoire ont laissé une piètre image du christianisme. C'est à croire que servir Dieu en Côte d'Ivoire signifie s'éloigner de la vérité. Or que dit la Bible ? Vous connaîtrez la Vérité et elle vous affranchira . Si certains hommes de Dieu commencent timidement d'ailleurs à se démarquer du complot contre le peuple de Côte d'Ivoire qui a cours en ce moment, il faut dire la plupart d'entre eux et non des moindres ont décidé de servir le parti du mensonge. La Conférence épiscopale qui est l'instance de décision des Evêques, s'est exprimée la semaine dernière sur le drame postélectoral que vit la Côte d'Ivoire tout entière. Dans sa déclaration du même jour, les évêques de Côte d'Ivoire prétendent que la crise que vivent les Ivoiriens doit se résoudre par le dialogue entre les deux candidats du second tour. Ils demandent que la communauté internationale respecte la souveraineté de la Côte d'Ivoire. Ils ont par ailleurs mis en garde la CEDEAO contre les conséquences incalculables d'une intervention militaire. L'on constate bien que la conférence épiscopale dirigée par Mgr Joseph Aké, archevêque de Gagnoa, a tout dit dans sa déclaration sauf l'essentiel. A savoir qui le peuple dans sa majorité a choisi pour diriger la Côte d'Ivoire pour les cinq ans. La conférence des Evêques a préféré royalement ignorer cette vérité qui pourtant est le noeud de la crise. Pire, les Evêques ont épousé les thèses de la refondation qui crient sur tous les toits que la communauté internationale doit respecter la souveraineté de la Côte d'Ivoire et menace la CEDEAO de représailles en cas d'intervention militaire. En outre, comme les Evêques - curieusement d'ailleurs - Laurent Gbagbo et ses partisans prônent le dialogue pour un partage du pouvoir. Cette position a été défendue sur les plateaux de la télévision ivoirienne l'ancien chef de l'église catholique, le cardinal Bernard Agré. Pour le seul cardinal que compte actuellement la Côte d'Ivoire, la crise qui a cours en ce moment vient de la farouche volonté des puissances occidentales de s'accaparer des immenses richesses du pays de Félix Houphouët-Boigny. Au cours de son intervention télévisée, l'ancien archevêque d'Abidjan a, à la limite, accusé le président Alassane Dramane Ouattara de vouloir vendre la Côte d'Ivoire aux étrangers. Un argumentaire qui est repris par d'autres évêques en privé et par des prêtres au cours de leur homélie. Beaucoup d'Ivoiriens s'interrogeaient sur l'attitude peu orthodoxe de ces gardiens de l'église quand une communication anonyme a atterri dans les boites électroniques des rédactions. Cette communication donnait avec forts détails des informations sur des chefs de l'église catholiques qui se font entretenir par Laurent Gbagbo à coups de millions. Selon cette lettre anonyme, l'archevêque d'Abidjan, Mgr Jean-Pierre Kutwa, aurait reçu 200 millions de la part de l'ancien chef d'Etat. Mgr Boniface Ziri, évêque d'Abengourou, quant à lui, aurait perçu 100 millions de FCFA. Quand Mgr Joseph Aké, évêque de Gagnoa, il est soupçonné d'avoir confisqué 400 tonnes de ciment reçu au nom de tous les évêques remis par le président Laurent Gbagbo. Le cardinal Bernard Agré, pour sa part, même si on le soupçonne d'être à la tête d'entreprises prospères créées pendant la refondation, son attitude semble en réalité guider par le rôle obscur qu'il a joué dans l'assassinat du général Robert Guéi. On se le rappelle, c'est après avoir communiqué avec le recteur de la cathédrale Saul Paul d'Abidjan où il s'était réfugié que le général Robert Guéi a été cueilli par les hommes de Dogbo Blé Brunot le 19 septembre 2002. L'ancien chef d'Etat a été retrouvé mort aux environs de la corniche. L'ancien archevêque a toujours nié qu'il l'avait livré à ses ennemis. Mais nombreux sont les Ivoiriens qui croient encore que le prélat à la retraite est pour quelque chose dans ce crapuleux assassinat. Heureusement, dans cette grisaille, certains leaders de l'église catholique ont décidé de faire honneur à la soutane qu'ils portent. En premier, l'on peut citer Mgr Siméon Ahouana, archevêque de Bouaké, qui dès les premières heures de la crise, s'est levé contre les mensonges déversés par le camp de Laurent Gbagbo sur les prétendues violences lors du scrutin présidentiel dans la zone CNO. Mgr Ahouna a témoigné qu'aucune violence n'a été exercée sur les partisans de Laurent Gbagbo dans la région de Bouaké. Mieux, il a demandé à l'ancien chef d'Etat de reconnaître sa défaite. A sa suite, Mgr Marie Dadié, évêque de Korhogo, a également démonté les contrevérités distillées par les refondateurs après le vote du 28 novembre 2010. Le président de la Commission Justice et Paix de l'église catholique a rejeté du revers de la main toutes les accusations d'empêchements de vote et de bourrages d'urnes brandis par Laurent Gbagbo et ses camarades pour faire invalider le vote dans la région de Korhogo. Il a rappelé que le jour du vote, à part quelques incidents isolés, le vote s'est bien déroulé. L'évêque d'Odienné, Mgr Ambroise Koné, par ses prises de positions courageuses, s'est toujours démarqué de la langue de bois qui a cours au sein du clergé catholique lorsqu'il s'agit de Laurent Gbagbo. Le dernier en date dont la sortie sauve l'honneur de l'église catholique est Mgr Salomon Lézoutié. Dans une lettre parue dans la presse lundi dernier, l'évêque coadjuteur du diocèse de Yopougon a, de façon courageuse, rappelé à Laurent Gbagbo qu'il n'a pas gagné l'élection présidentielle comme il le prétend. Sachez-le, Monsieur le président, votre défaite, en avoisinant les 20% avec feu Houphouët-Boigny, vous honore plus que cette victoire obscure victoire à l'arrachée, de 51% avec ADO et boudée par le monde entier , a asséné Mgr Lézoutié dans sa lettre. Des paroles que doit méditer sérieusement Laurent Gbagbo et quitter le pouvoir pendant qu'il est encore temps. Et non les discours laudateurs des évêques qu'ils bombardent de billets de banque. On n'impose rien à Dieu, et sera finalement, le président de la Côte d'Ivoire, celui qu'il élira, d'où qu'il viendra , rappelle l'évêque de Yopougon dans sa lettre. Pour dire à Laurent Gbagbo que Dieu, souverainement, a déjà fait son choix le 28 novembre 2010 son candidat. On ne peut rien lui imposer. Par conséquent, sa volonté s'accomplira en Côte d'Ivoire. Certainement.
Jean-Claude Coulibaly



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