mardi 11 janvier 2011 par Nord-Sud

Samedi dernier, le député Kouamé Sécré Richard a été chassé de la cité des mille mosquées par des manifestants du Rhdp en colère qui lui reprochent d'avoir accusé certains leaders de la région de préparer une rébellion. Ayé Adou Alain Raphaël, porte-parole du Rhdp de Bondoukou explique.

Qu'est-ce qui justifie votre récente manifestation à Bondoukou?
La journée de samedi était chaude à Bondoukou. Les populations dans leur ensemble, je parle des militants de La majorité présidentielle, du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix et tous les membres d'autres partis ont tenu à exprimer leur mécontentement face aux déclarations abusives et inopportunes de Sécré Richard, président du Conseil général du département de Bondoukou qui a traité les populations de la région du Zanzan de rebelles. Ce mécontentement des populations devrait être connu et su de tout le monde.

Avez-vous d'autres reproches à l'égard de Sécré Richard ?
Vous savez, malgré tous les efforts qu'a menés le Zanzan en 2002 pour empêcher les Forces nouvelles de s'emparer du reste du territoire ivoirien, nous pensons qu'il est malsain de la part du député Sécré de traiter la vaillante population du Zanzan de rebelle. Pour les populations, c'est une injure intolérable. Ainsi donc, nous avons profité de sa visite à Bondoukou pour lui signifier clairement qu'il est hors de question pour lui de venir vivre avec nous.

Parlez-nous du déroulement de cette manifestation ?
Une horde de jeunes s'est rendue au siège du conseil général situé au quartier lycée résidentiel pour manifester. Malheureusement, Sécré Richard n'y était pas. Les manifestants se sont donc rendus à son domicile. Là-bas, M. Sécré Richard était protégé par les forces de défense et de sécurité. Nous regrettons les dégâts occasionnés mais c'est arrivé à cause de certains éléments des forces de l'ordre à sa solde qui nous ont traités de rebelles. Dans nos rangs, nous avons déploré quelques blessés graves. Un de nos camarades victime d'une fracture au bras gauche a été évacué à Abidjan. Au total, il y a eu des blessés dans nos rangs et des dégâts matériels au domicile de Sécré Richard.

Que recommandez-vous désormais à Sécré Richard ?
Nous tenons à dire à Sécré Richard que le linge sale
se lave en famille. S'il a des griefs contre sa population, il est bon de nous retrouver à Bondoukou afin d'en débattre. Et non pas de s'assoir à la rotonde de l'Assemblée nationale à Abidjan pour dire de telles contre-vérités. C'est ce qui a suscité notre mécontentement. Nous avons donc décidé d'exprimer pacifiquement notre reprobation et lui dire que s'il n'apporte pas de démenti à ses propos, nous ne lui permettrons plus de mettre les pieds à Bondoukou. Nous n'avons jamais voulu attenter à la vie du député Sécré Richard. Malheureusement, sont arrivée les Fanci qui, par leur violence, nous ont poussés au saccage du domicile du député .

Dans quelles circonstances les manifestants ont-ils été blessés ?
Des manifestants ont été pris à parti par des éléments des Fanci lorsqu'ils souhaitaient le départ de Sécré Richard de la ville. Des éléments des Fanci, munis de morceaux de bois ont battu à sang des jeunes gens aux mains nues. En représailles, ils s'en sont pris aux biens de Sécré Richard. Sinon, ceux-ci manifestaient avec de réelles intentions pacifiques pour dire qu'ils sont mécontents des déclarations dans la presse de leur député.

Parlez-nous de l'attitude des gendarmes et des policiers ?
C'est le lieu de rendre hommage aux gendarmes et aux policiers trouvés sur place pour leur esprit républicain. Ils se sont montrés très pacifiques. Ils ont tenté comme ils peuvent de maintenir l'ordre. C'est lorsqu'ils se sont sentis débordés qu'ils ont fait appel à un renfort. Les éléments des Fanci, par contre, arrivés sur les lieux, se sont montrés très violents. Ils ont roué de coups nos camarades. Occasionnant 5 blessés graves.

Peut-on dire que le calme est revenu à Bondoukou ?
Nous traversons aujourd'hui une situation difficile où après des élections reconnues justes et démocratiques, certains refusent de partir. Cette situation doit être réglée de façon pacifique. Il appartient aussi aux Ivoiriens de poser des actions de consolidation de la paix. Par conséquent, les déclarations tendancieuses ne seront pas tolérées. C'est un message fort que nous lançons.

Interview réalisée par
Jean Michel Ouattara



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