vendredi 28 janvier 2011 par Le Patriote

Le bon peuple de Côte d'Ivoire veut la paix. Il veut vivre dans la tranquillité. Il y a longtemps
qu'il n'a pas goûté à ces délices. Depuis l'accession des refondateurs au pouvoir, ses nuits
sont perturbées et sa vie, bouleversée. Il n'est pas heureux. En lieu et place des décibels
musicaux qu'il avait coutume d'entendre et qui berçaient ses jours, il entend des coups de
canon. Chaque jour que Dieu fait, il compte ses morts par balles, alors que dans les hôpitaux,
les naissances sont difficiles, faute de soins adéquats et pour insuffisance de médicaments de
première nécessité. Déjà en quelques semaines, les tueurs de la refondation ont envoyé dans
l'au-delà, près de 300 de ses membres, depuis que leur champion a décidé de confisquer un
pouvoir perdu par les urnes. Et cela fait dix ans que ça dure. Comme dirait l'autre, le bon
peuple de Côte d'Ivoire fait pitié à voir. En votant massivement, au deuxième tour de la
présidentielle, le 28 novembre dernier, pour Alassane Ouattara candidat du RHDP, chantre de
la paix, il croyait avoir mis fin à son supplice. Et quand la communauté internationale, surtout
l'Union africaine, s'est promptement prononcée pour demander à l'usurpateur Laurent
Gbagbo de libérer le palais présidentiel, il pensait que la fin de son calvaire n'était plus qu'une
question de jours. Le bon peuple de Côte d'Ivoire se réjouissait surtout de la prise de position
des chefs d'Etat africains parce que cela voudrait dire, avait-il pensé, que bientôt, la
démocratie allait s'instaurer sur le continent. Mais voilà que le temps passe. Les Ivoiriens
continuent de mourir. L'économie du pays tombe en ruine. Bientôt, pour faiblesse de pouvoir
d'achat, le bon peuple de Côte d'Ivoire ne pourra s'offrir qu'un repas par semaine et encore.
Ceux qui veulent installer notre carré dans des négociations interminables ignorent qu'ils
prolongent ainsi les souffrances des populations. Pourtant, les raisons de la crise que vit le bon
peuple de Côte d'Ivoire sont limpides comme de l'eau de source. Le 28 novembre dernier, le
bon peuple de Côte d'Ivoire a voté, à une large majorité, le candidat Alassane Ouattara,
soutenu par une somme de partis politiques qui ont réuni plus de 60% des suffrages exprimés
au premier tour. Il a donc battu le candidat dit de La Majorité Présidentielle, Laurent Gbagbo
qui n'avait recueilli que 38% des voix, le 30 octobre 2010. Au second tour, Alassane Ouattara,
bénéficiant d'un report important de voix, a laminé Laurent Gbagbo. En réalité, les scores se
situent entre 56 pour 44% de voix. Cette défaite qui était sue d'avance, en raison de la qualité
de l'alliance des Houphouétistes, ne peut pas être contestée par Gbagbo et son camp.
Malheureusement, c'est ce qu'ils sont en train de faire. Or, le bon peuple de Côte d'Ivoire qui
tient à faire de son pays un exemple de démocratie à suivre, tient à ce que sa volonté soit
respectée. Dans un pays démocratique, il n'y a pas institution plus souveraine que le peuple.
Ou bien ?

Raoul Mapiéchon

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