vendredi 28 janvier 2011 par Le Patriote

N'entend-on pas dire souvent : Si tu ne fais pas la politique, la politique te fait ? Les
producteurs, exportateurs et tous les travailleurs de la filière café cacao du Bas-Sassandra en
général et de San-Pedro en particulier, viennent de l'apprendre à leur dépens. A l'annonce de
l'interdiction d'exporter le café cacao du 23 janvier au 23 février 2011, par le gouvernement
légitime du Président élu Alassane Dramane Ouattara, les sociétés d'usinage et d'exportation
de ces matières premières ont commencé à fermer en cascade. Nous allons aller attendre au
village en attendant que les choses reprennent lançait avec amertume et une pointe d'ironie
mal contenue, un agent d'une de ces sociétés à ses collègues, après avoir pris connaissance de
leur mise au chômage technique. Bien que toute l'administration soit représentée à San-Pedro,

ce sont les travailleurs des activités de la filière café cacao, du bois, du transport et du
commerce qui sont les plus nombreux. Donc les plus visibles et apparemment, les plus actifs.
Toutes ces activités qui ont pour point de convergence le port, englobent plus de 90 % de la
population active. Des sociétés ont déjà fermé. Nombreuses sont celles qui annoncé pour la fin
de semaine en cours, leur fermeture. C'est la panique et la débandade générale au sein des
coopératives agricoles et des acheteurs de café cacao, préoccupés par la hantise de devoir
conserver sous le bras, leurs stocks : On nous parle de l'ECOMOG qui va intervenir.
Certains parlent même de guerre civile. De miliciens par-ci et par-là. Avec nos stocks achetés
à coups de dizaines et de dizaines de millions, qu'allons-nous en faire si la situation
s'enflammait ? Nous confiait un gros exportateur. Dans cette atmosphère, de jour comme de
nuit, c'est un incessant défilé de gros camions, véritables mastodontes chargés de cacao qui
convergent vers les sociétés d'usinage. Dans les magasins de stockage et dans les cours de ces
sociétés, ce sont des sacs de cacao amoncelés les uns sur les autres, à hauteur de maison.
Vendredi 28 janvier 2011 étant annoncé comme date buttoir de fermeture pour beaucoup de
ces sociétés, c'est une véritable ruée vers elles. De part et d'autre des voies attenantes à ces
usines, de gros camions chargés de cacao attendent, depuis des jours et des nuits, d'être
débarrassés de leurs précieuses mais ?'encombrantes'' charges. Réduisant du coup la chaussée
et rendant dangereuse la circulation aux alentours. A San-Pedro, une seule préoccupation au
sein des acteurs de la filière café cacao : se débarrasser au maximum de leurs stocks de cacao
dont la conservation prolongée engendrerait des risques.

SORY BLINTIAKA (Correspondant)

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