lundi 14 fevrier 2011 par Le Temps

Décédé le 22 novembre 2010 à Abidjan, Aimé Gnolou alias Zéré de Mahi a été inhumé samedi dernier, à Mahi-Nahi, village du département de Zoukougbeu.

Situé à 3 Km de Zoukougbeu, chef-lieu du département, le village de Mahi-Nahi a vécu une atmosphère particulièrement lourde ce samedi 12 février 2011, jour de la séparation définitive d'avec l'un de ses fils fauché par la mort dans la fleur de l'âge. Déjà, dans la nuit du vendredi à samedi, un vibrant hommage lui a été rendu par les populations qui ont massivement effectué le déplacement pour dire leurs adieux à Zéré de Mahi, ce jeune homme fraichement arraché à leur admiration. Venus des villages de Zérégbeu, Zakogbeu, Guétouzon, Guéssabo, pour ne citer que ceux-là, les villageois ont dansé, chanté et pleuré pour exprimer leur douleur. Toutes les danses traditionnelles du terroir Gnamboua ont été mobilisées pour la circonstance. La danse panthère dont il fut un adepte durant toute sa vie sur cette terre des hommes était en première ligne. Accompagnés des grands masques de la région, ces hommes-panthères ont pleuré à leur manière Zéré, le génie, que la mort a obligé à quitter la confrérie sans dire au revoir. Dans la journée du samedi, l'émotion devient encore plus vive et plus grande. Parce que c'est le jour de la grande séparation d'avec cet homme qui représentait un espoir pour la vulgarisation des cultures et autres valeurs traditionnelles du peuple Gnamboua. Lorsqu'à 12h35, le cercueil est exposé sur la place des obsèques, personne ne peut retenir ses larmes. La foule amassée sur ce lieu éclate en sanglots. De part et d'autre des quatre bâches, pleurs et indignation s'entremêlent. Personne ne veut y croire. Pourtant, c'est la réalité. Zéré est bel et bien couché pour l'éternité. C'est en ce moment précis que l'on choisit pour permettre aux nombreux collègues des journaux Le Temps, Le Temps Hebdo et Prestige Mag qui représentaient le groupe cyclone de lui rendre les hommages et lui faire leurs adieux. Cela, à travers la lecture de plusieurs témoignages des confrères et ceux des chefs qui n'ont pu effectuer le déplacement. Les contenus des témoignages et des hommages arracheront encore des larmes aux populations. C'est dans cette ambiance douloureuse que Zéré est également accompagné au cimetière de ses parents. Ici, encore, l'émotion est à son comble. Parce que personne ne veut accepter cette séparation précoce. Mais il fallait se plier à cette réalité naturelle. Et c'est ce qui est fait quand malgré les pleurs des uns et des autres, le cercueil de Zéré de Mahi est enfoui dans le caveau.

Pierre Legrand
Envoyé spécial à Mahi-Nahi

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