vendredi 18 fevrier 2011 par L'intelligent d'Abidjan

Le président du Réseau des amis du président Alpha Omar Konaré pour la promotion de la démocratie et de l'intégration africaine (REAPAK) persiste dans ses propositions de sortie de crise. Jean Legré Kipré dit ne rien attendre du panel des chefs d'Etat de l'Union africaine (UA).

Qu'attendez-vous du panel des chefs d'Etat qui arrive le 21 février à Abidjan?

Nous n'attendons rien d'extraordinaire du panel des chefs d'Etat. Parce que lorsque vous voyez l'évolution de la situation sociopolitique, les deux camps sont radicalement opposés. Les uns ne veulent pas que le panel touche à la Constitution, les autres veulent faire une révolution. Dans les deux camps, il n'y a pas un qui acceptera les décisions du panel. Donc notre première position pour que Bédié assure une transition pacifique est maintenue. Vu la situation de blocage, nous demandons au peuple ivoirien de confier au président Bédié une transition de 2 ans pour amener le pays vers des élections calmes et apaisées. Les deux camps qui ne s'entendent toujours pas sur le minimum ont fini par démontrer aux Ivoiriens qu'ils veulent que leurs palabres finissent nécessairement dans le sang alors que les Ivoiriens n'ont plus besoin du sang dans leur pays. Le choix de Bédié s'explique simplement par le fait qu'il est un homme d'Etat. Il fut chef d'Etat et connait la Côte d'Ivoire depuis sa création. Il a occupé tous les grands postes étatiques et il faut de ce fait lui accorder une sortie honorable dans cette crise.

Vous déclarez ne rien attendre du panel. Est-ce que vous voulez donner raison à Guillaume Soro qui dit que Gbagbo ne se pliera jamais aux décisions de l'UA ?

Nous ne faisons pas de commentaires sur les opinions des uns et des autres. En tant qu'analyste politique, nous estimons ce qui est meilleur pour la Côte d'Ivoire. Aujourd'hui, nous pensons que pour sortir de cette impasse, il est important d'avoir une transition pacifique. Parce que les Ivoiriens ont besoin de se concentrer sur leur avenir. Nous demandons à la communauté internationale de soutenir cette proposition pour que la Côte d'Ivoire puisse retrouver sa place au sein de la CEDEAO, de l'Union européenne et même de l'ONU.

Pensez-vous que Bédié est l'homme de la situation, lui qui n'a même pas pu franchir le deuxième tour ?

Effectivement, il est l'homme de la situation. Puisque quand vous regardez les deux protagonistes de la crise actuelle, il n'ya personne qui veut améliorer la situation. Et l'homme de la situation, c'est Bédié. Parce qu'il les connait mieux que quiconque. Cela fait plus de 20 ans maintenant qu'il les pratique. Gbagbo a toujours proclamé haut et fort que c'est lui qui a ramené Bédié de son exil, et Alassane Ouattara, lui, a décidé de travailler avec Bédié lorsqu'il prendra le pouvoir. Vous voyez que Bédié est au centre des deux. Il est le seul qui peut faire cette transition pour que la Côte d'Ivoire retrouve la paix véritable.

Ne pensez-vous pas que vous prêchez dans le désert?

De toute façon, l'histoire nous donnera raison. Nous prenons les Ivoiriens à témoin et nous savons que lorsque le panel des Chefs d'Etat va faire des propositions, celles-ci seront rejetées par l'un des deux camps. Parce que si le panel décide que c'est Ouattara qui a gagné, le camp Gbagbo n'acceptera jamais parce qu'il dira qu'il a été investi par le Conseil constitutionnel. C'est pareil aussi si Gbagbo est confirmé ; le camp Ouattara n'acceptera jamais cela. Nous voulons en Côte d'Ivoire une transition civile et non pas une transition militaire. Et l'homme de la situation, c'est Bédié.

Est-ce à dire que Gbagbo et Ouattara doivent définitivement quitter la scène politique ?

Non ! Ce n'est pas ce que nous demandons. Seulement, nous disons que pour la situation actuelle, la solution se trouve avec le président Bédié. Et à l'issue de la transition que Bédié va faire, les deux leaders pourront revenir se présenter aux élections qui seront organisées dans 2 ans. C'est-à-dire que Bédié sera là pour calmer les esprits et ramener la paix dans le c?ur des Ivoiriens qui dans ces derniers temps sont préoccupés par leur quotidien.

Certains parlent d'une révolution le 21 février prochain, pensez-vous que les cas tunisien et égyptien sont possibles en Côte d'Ivoire ?

Cela présage un peu de ce qui va se passer après l'annonce des décisions de l'Union africaine.

C'est-à-dire que chacun va rester sur sa position et ne cédera pas. C'est pourquoi nous demandons qu'il y ait une transition avec le président Bédié afin que nous ne connaissions pas ces palabres. Nous ne voulons pas de révolution où il y aura du sang versé, mais d'une transition pacifique avec Bédié.

Avez-vous une idée de la position du président Alpha Omar Konaré dans la crise ivoirienne ?

Nous ne donnons pas la position du président Alpha Konaré parce que nous n'avons pas été mandaté par lui. Nous parlons en tant qu'observateurs avertis de la situation sociopolitique de la Côte d'Ivoire. Nous ne sommes pas du PDCI-RDA, mais nous pensons que c'est le président Bédié qui est l'homme de la situation.

La semaine du 21 février prochain s'annonce décisive pour les Ivoiriens avec l'arrivée du panel des chefs d'Etat africains et la révolution de Guillaume Soro. Avez-vous un appel particulier à lancer à leur endroit ?

Nous demandons aux Ivoiriens de trouver en eux-mêmes les ressources nécessaires pour trouver des solutions à cette crise postélectorale. Nous ne devons rien attendre de ces chefs d'Etat parce qu'eux mêmes sont déjà dans une situation difficile dans la mesure où les deux parties campent sur leur position. Nous demandons donc aux Ivoiriens de s'accaparer notre proposition de donner une transition de deux (02) ans au président Bédié. Et nous souhaitons qu'au cours de cette transition, si elle est accordée, que le président Alpha Omar Konaré soit désigné par la CEDEAO pour venir mettre son expérience au service des Ivoiriens, concernant justement la mise en ?uvre des décisions qui seront prises lors de cette transition

Huberson Digbeu

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