vendredi 18 fevrier 2011 par Nord-Sud

La vague de fermetures des banques commerciales bat son plein en Côte d'Ivoire. Pour s'opposer à l'anarchie provoquée par le camp Gbagbo dans le milieu bancaire, quatre autres établissements ont baissé pavillon hier au grand mécontentement des clients.

La crise bancaire provoquée par le clan Gbagbo s'intensifie et prend des proportions plus que démesurées. Ce, d'autant plus que la liste des banques commerciales privées qui ont décidé de fermer, s'allonge inexorablement. En l'espace de 72 heures, c'est au moins huit établissements bancaires qui ont baissé pavillon pour dire non à la cacophonie que le régime embrouillé et illégal de l'ancien chef de l'Etat a installée dans le milieu.

La crise bancaire s'aggrave

Ainsi donc, après la Bicici, Citibank et Access Bank lundi et la britannique Standard chartered bank mercredi, la Sgbci, la Brs, la Biao et la Baci (ces deux dernières présentées pourtant comme des banques ivoiriennes) ont refusé à leur tour, hier, de collaborer avec le camp Gbagbo qui s'est tristement illustré depuis quelques semaines dans le brigandage des institutions bancaires et boursières telles que l'agence principale de la Bceao et de la Brvm, les obligeant, du coup, à mettre en berne leurs activités.

Depuis hier donc, la filiale ivoirienne de la banque française Société générale a annoncé à son tour la suspension provisoire de ses activités suite à la déstabilisation du secteur bancaire causée par la crise post-électorale dans le pays avec pour origine l'obstination du candidat malheureux de la présidentielle du 28 novembre à confisquer le pouvoir.

Nous avons le regret de vous informer que la Sgbci est dans l'obligation de suspendre provisoirement ses activités à compter du 17 février 2011, indique la direction de la banque dans un communiqué. La société dit n'être plus en mesure d'assurer des services de qualité et sécurisés, face notamment à l'impossibilité à court terme d'honorer l'approvisionnement de (ses) caisses en monnaies fiduciaires. C'est-à-dire un manque criard de liquidité. Nous souhaitons bien évidemment pouvoir rouvrir notre réseau dans des conditions de fonctionnement normal le plus rapidement possible, conclut la direction de la Sgbci qui, faut-il l'indiquer, est l'un des plus importants établissements du secteur ivoirien avec 225.000 clients dont au moins 60.000 fonctionnaires. Elle représente avec la Bicici (filiale de Bnp Paribas avec 25.000 fonctionnaires épargnants) 55% du marché national. Mercredi déjà, la Générale avait justement procédé au paiement des salaires de ses employés avant de fermer ses portes. Ses différentes agences avaient été envahies par des clients affolés qui tenaient à effectuer des opérations de retrait pour parer à toute éventualité. Selon un directeur d'agence de la Sgbci, devant cette marée humaine, sa banque n'avait plus de liquidité pour satisfaire tous les clients.

Le Quai d'Orsay salue les mesures

Même le plafonnement des retraits, limité à un maximum d'un million de Fcfa, n'a pas suffi. A telle enseigne que de nombreux clients sont repartis bredouille. A l'instar de la Sgbci, la Baci et la Biao, selon des sources proches d'elles, ont également procédé au règlement des salaires de leurs agents, après quoi, elles ont toutes fermé au grand désarroi des épargnants. La fermeture d'Ecobank est aussi imminente. La banque a tenu une réunion en début de soirée pour régler les salaires de ses travailleurs. Le ministère français des affaires étrangères a salué les filiales de banques françaises, jugeant les mesures appropriées.

Ces fermetures provisoires sont la conséquence du refus de Laurent Gbagbo de tenir compte du résultat de l'élection présidentielle. Dans ce contexte, les entreprises françaises prennent les mesures appropriées. Les banques ont elles-mêmes exposé les raisons de leur fermeture, a indiqué la porte-parole adjointe du Quai d'Orsay, Christine Fages, interrogée lors d'un point-presse.

L'entêtement du groupe de Laurent Gbagbo commence à ainsi entraîner le pays vers l'hécatombe. Puisque dans l'impossibilité de travailler normalement, plusieurs autres banques seront certainement obligées de verrouiller leur grille, le temps que les nouvelles autorités sorties proprement des urnes avec à leur tête, le président élu, Alassane Ouattara, puissent prendre le gouvernail pour sortir l'économie ivoirienne de la léthargie et de l'immobilisme.

Cissé Cheick Ely

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