vendredi 18 fevrier 2011 par Nord-Sud

Hier, au cours d`une conférence de presse qu`il a animée à Dakar (Sénégal), le Premier ministre, Guillaume Soro, a indiqué que la situation chaotique vers laquelle glisse la Côte d`Ivoire est le seul fait de Laurent Gbagbo. D`où la révolution que le chef du gouvernement ivoirien appelle de ses v?ux pour faire partir l`usurpateur de pouvoir.

Le Premier ministre, Guillaume Soro, a appelé, hier, depuis Dakar les Ivoiriens à "faire la révolution" comme en Egypte et en Tunisie en vue de chasser du pouvoir Laurent Gbagbo responsable "du chaos" vers lequel glisse la Côte d`Ivoire. C`est Gbagbo qui occupe la Bceao (Banque centrale des Etats de l`Afrique de l`Ouest, Ndlr) à Abidjan. C`est Gbagbo qui occasionne la fermeture des banques. Elles ferment parce qu`elles n`aiment pas les kalachnikovs et l`argent n`aime pas le bruit.

Je ne vois pas pourquoi on accuserait un président de la République encerclé par les chars de Gbagbo. C`est Gbagbo qui a créé cette situation de chaos.

C`est la tactique de la terre brûlée , a expliqué Guillaume Soro, sur un ton pédagogique, avant de réitérer son appel à ses compatriotes à prendre leurs responsabilités devant leur propre histoire.
Le peuple de Côte d`Ivoire doit faire sa révolution. Il ne doit pas attendre la Cedeao et l`UA. Il doit prendre son destin en main et chasser Gbagbo du pouvoir , a poursuivi le chef du gouvernement arrivé dans la capitale sénégalaise au terme d`une visite d`Etat en Afrique du Sud. Je demande aux Ivoiriens de se concerter dans les villages et les villes et construire la révolution. L`UA et tout ça, c`est trop long. En Egypte et en Tunisie, est-ce qu`il y avait l`UA? , s`est interrogé Guillaume Soro, faisant allusion aux manifestations populaires qui ont récemment eu raison des régimes des présidents égyptien Hosni Moubarak et tunisien, Zine El Abidine Ben Ali. Ne demandez pas aux Ivoiriens de renoncer à la révolution qui a forcément un coût humain , a lancé M. Soro. Puis d`ajouter, relativement à la panique qui gagne les Ivoiriens suite à la fermeture en cascade des banques, que : Quand la Bceao est occupée, il ne peut plus y avoir d`émission de nouveaux billets de banque. Il y a une raréfaction de la liquidité. Concernant le panel des cinq chefs d`Etat africains censés trouver une solution à la crise ivoirienne, il a encore marqué ses réserves, déclarant notamment "ne pas croire" que ce panel puisse convaincre Gbagbo de quitter le pouvoir. Il n`acceptera pas. Il est allé trop loin pour reculer. La seule chose que Gbagbo veut entendre, c`est un power sharing (partage du pouvoir) comme au Zimbabwe et au Kenya. Mais personne ne peut soutenir une démocratie au rabais , a-t-il révélé. Guillaume Soro, arrivé mercredi soir à Dakar, s`exprimait après une rencontre avec le président sénégalais Abdoulaye Wade qu`il considère comme "un père" et qui lui a réaffirmé le soutien du Sénégal à la position de la Cedeao, selon laquelle M. Ouattara est le président légitime de Côte d`Ivoire.

Marc Dossa avec Afp

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