vendredi 18 fevrier 2011 par Nord-Sud

Pour sortir de l'atterrement économique qui s'accentue avec la fermeture des banques privées, le camp Gbagbo a désespérément annoncé, l'ouverture de comptes multiples dans les rares établissements qui resteront ouverts. Il a installé un semblant de comité de crise à la rotonde de la caisse de stabilisation. Si avec la fermeture de la Bicici, le clan de l'ex-chef de l'Etat entendait satisfaire dans l'immédiat 25.000 clients-fonctionnaires, ce nombre vient de s'accroître avec la fermeture de la Sgbci qui regorge d'au moins 60.000 fonctionnaires, soit au moins 85.000 clients du public. Comment donc en ci-peu de temps (la fin du mois étant proche), le pseudo-ministre délégué du Budget du clan Gbagbo, Koné Katina, puisque c'est lui qui est commis à la tâche, arrivera-t-il à résoudre les questions salariales des agents de l'Etat qui ont vu leur banque fermer?

Selon certains banquiers, c'est une option délicate voire utopique. Surtout que le groupe du président déchu entend s'appuyer sur la banque du trésor (sa désormais banque centrale?) avec les bons du trésor pour effecteur les virements dans les banques. Il n'est pas évident que les banques acceptent ces bons, version Aké N'Gbo. Dans la mesure où le gouvernement légal et légitime de Guillaume Soro a prévenu qu'il ne garantira aucune opération faite par les pro-Gbagbo en la matière. Le groupe fidèle à l'ancien président projette, en effet, s'appuyer sur certaines banques publiques ou patriotes. Or, déjà parmi ces établissements, certains ont baissé pavillon à cause de l'anarchie qui s'est installée dans le système. A en croire les acteurs du milieu, les autres banques publiques telles que la Bfa, la Versus bank, la Bni qui restent encore en fonction n'ont pas le coffre technologique bien solide pour faire face à ce monde. Des banques comme la Bfa et la Bni ne disposent pas d'un système informatique aussi performant et assez étoffé pour satisfaire en un temps-record, tous ces fonctionnaires. Outre cette difficulté, les banques ont un réel problème de liquidité. Sans les autres banques privées, c'est clair qu'elles ne pourront plus tourner comme il faut, argumentent-ils. Chose gravissime, c'est que les réserves des banques ivoiriennes à la Bceao (Dakar) auxquelles elles n'ont plus accès sont dans l'ordre de plus de 295 milliards de Fcfa. Par ailleurs, en dehors de la Générale et de la Bicici qui sont véritablement implantées à l'intérieur du pays, les banques patriotes sont quasiment absentes. De plus, elles ont de véritables problèmes. Par exemple, la Bni a changé de statut avec un Pca et un Dg depuis le départ du Pdg Victor Nembélésini. La Versus bank tarde également à se retrouver est aussi en pleine restructuration après sa faillite. La Bfa dirigée par Jean Claude N'Da Ametchi, parent de Simone Gbagbo, traverse des périodes troubles, à tel point que la compétence du patron est de plus en plus mise en cause. La mission de la banque n'est pas seulement de receuillir l'épargne des clients, elle leur propose aussi d'autres produits (assurances, immobiliers, découverts,). Or, dans le cas d'espèce, ces services ne seront pas assurés eu égard à l'ampleur des problèmes.

C'est clair, Koné Katina risque de conduire les fonctionnaires vers des boutiques mauritaniennes pour toucher leur salaire. Et, bonjour les dégâts!

C.C.E.

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