samedi 26 fevrier 2011 par Notre Voie

L'Etat de Côte d'Ivoire est sous un embargo que la France lui a imposé à travers l'Onu. Cet embargo était aussi élargi aux forces rebelles. Mais avant que le Conseil de Sécurité n'en arrive là, la France a pris le soin de réduire à néant la puissance de feu de l'armée régulière ivoirienne. Elle a détruit les aéronefs chèrement acquis de sorte à priver l'armée de Côte d'Ivoire de son outil de défense. Cette armée s'est par conséquent trouvée dans l'impossibilité de se doter d'armes appropriées devant lui permettre d'assurer le minimum de sécurité des personnes et des biens sur la partie placée sous le contrôle de l'Etat. Conséquence, on retrouve dans la rue les
policiers munis d'armes d'assaut pour le simple maintien d'ordre. Dans le souci de rectifier le tir après l'accord de Ouaga, on se rappelle que le représentant spécial du secrétaire général de l'Onu, Young-Jin Choi, s'était préoccupé et avait plaidé pour un allègement de cet embargo avant le scrutin afin que l'Etat ivoirien soit en mesure de sécuriser au mieux le processus électoral. Ce plaidoyer avait auparavant été fait par le gouvernement ivoirien pour les mêmes raisons évoquées par le patron de l'Onuci.

Malheureusement, ces préoccupations partagées n'ont pas eu un écho favorable. Et les Ivoiriens se sont rendus aux urnes sans pouvoir donner les moyens au Centre de commandement intégré ni à l'armée régulière. Mais la surprise a été qu'en face, les rebelles qu'on croyait être eux-aussi sous le coup de ce même embargo, ont refait surface avec un arsenal de guerre qui laisse croire qu'ils se sont nouvellement armés pendant que les forces régulières ployaient sous le poids de l'embargo et se débrouillaient avec le minimum dont elles disposaient. Pire, les rebelles du Rdr,
toujours armés par la France et l'Onu, sont sortis de leurs zones pour être déportés à Abidjan et dans certaines régions du pays sous contrôle gouvernemental. Du coup, Bondoukou, Lakota, Gagnoa, Issia, Duékoué, Sinfra, Bonon, Yamoussoukro et Abengourou sont secoués à l'intérieur du pays par des rebelles munis d'armes de guerre. Abidjan n'est pas en reste. Depuis le Golf Hôtel, des rebelles, bien entretenus par l'Onuci, se sont signalés de la plus triste manière en faisant usage des armes lourdes. Il n'y a pas longtemps, des armes commandées par la licorne et
destinées à la rébellion ont été saisies au port d'Abidjan alors que l'armée française faisait croire qu'il s'agissait de vivres. C'est une complicité flagrante avec la rébellion en violation de l'embargo. Comme ces villes de l'intérieur citées plus haut, les communes de Koumassi et d'Abobo se révèlent le théâtre de la guérilla au c?ur d'Abidjan. Malgré les couvre-feux régulièrement reconduits, les terroristes d'Alassane Dramane Ouattara ne démordent pas. Vantés par la presse pro-Ouattara
et baptisés commando invisible, ces terroristes défient la police au point que l'armée nationale se voit dans l'obligation de se déchaîner. Selon les témoignages des populations vivant à Abobo, des mois avant les élections, des rebelles ont été minutieusement déposés çà et là dans la commune pour déclarer les hostilités meurtrières auxquelles on assiste. Mais comment ces personnes ont pu acquérir ces nouvelles armes lourdes dont ils disposent alors que l'embargo est en vigueur ?
C'est une question. Pourquoi l'Onuci, censée veiller au respect de l'embargo, ne fait pas de rapport pour dénoncer ce réarmement des rebelles ? C'est une autre question. Mais on n'est pas dupe, parce que pendant que l'Onuci empêche l'Etat de Côte d'Ivoire de s'armer à nouveau, elle fournit les armes aux rebelles. L'Onuci ferme les yeux sur les armes convoyées aux rebelles en provenance du Burkina Faso. En vérité, l'Onuci, la France et les rebelles constituent la seule et même entité qui participe de la violation de l'embargo. La Côte d'Ivoire est en état de guerre.
C'est la suite logique de la rare terreur qui a émaillé le 2ème tour du scrutin et qui convainc plus d'un qu'on n'a plus affaire à de simples manifestations de rue et de militants contrôlés du Rdr. Mais c'est bien la désorganisation de l'Etat orchestré par le Rdr soutenu par l'Onuci et la France. Dans une telle posture on se demande s'il existe encore un embargo en Côte d'Ivoire. S'il y a un embargo alors qui est tenu de le respecter ? En pareil cas que fait l'Etat de Côte-d'Ivoire face au péril qui le guette ? Le président Gbagbo, chef suprême des Armées, doit-il rester les bras croisés et
regarder la France et l'Onuci infecter tout le pays de rebelles ? L'Etat n'est-il pas en mesure de s'approvisionner en armement comme le font ses agresseurs qui violent l'embargo sans être inquiétés? Telle est la préoccupation des Ivoiriens.

Benjamin Koré
Benjaminkore@yahoo.fr

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