lundi 28 fevrier 2011 par Notre Voie

Le conseil de sécurité de l'ONU a autorisé, le 19 janvier 2011, à travers la résolution
1967, l'envoi de 2000 casques bleus supplémentaires et de trois hélicoptères armés
en Côte d'Ivoire. Cette résolution introduite par la France et cautionné par les Etats-
Unis s'avère être un instrument pour les parrains d'Alassane Dramane Ouattara
de se doter davantage de moyens humains et logistiques pour déstabiliser la Côte
d'Ivoire et espérer avoir la peau de leur ennemi, le Président Laurent Gbagbo.
Comme le désigne Young J. Choi, représentant du secrétaire général de l'ONU en
Côte d'Ivoire. Je n'ai aucun sentiment personnel à l'égard de Laurent Gbagbo.
Il ne faut pas en vouloir à votre ennemi : cela obscurcit votre jugement, affirme
Choi (cf. Hebdomadaire Jeune Afrique N°2614 du 13 février 2011). C'est donc
pour dégommer du pouvoir par la force, son ennemi et celui de la Françafrique,
afin d'y installer leur poulain, Alassane Ouattara, candidat malheureux à la
présidentielle du 28 novembre 2010, que Ban Ki-Moon, secrétaire général de l'ONU,
a écrit au chef de l'Etat ukrainien, Viktor Ianoukovytch, puis l'a personnellement
appelé, le 5 février dernier, a-t-on appris de source diplomatique, pour demander que
l'Ukraine mette à sa disposition, trois hélicoptères de combat de type MI-24 ainsi que
des soldats parmi les éléments du contingent de casques bleus ukrainiens basés au
Libéria. Le Président ukrainien, Viktor Lanoukovytch, a donné son accord. Parce qu'à
la vérité, poursuit la source diplomatique, la mise à location de ces hélicoptères de
combat à l'ONU pourrait rapporter gros à l'Ukraine dont l'armée a besoin de bouffée
d'oxygène financière. Arrivés au Libéria puis en Côte d'Ivoire, ces trois hélicoptères
MI-24 sont installés à Bouaké, ville occupée par la rébellion armée, d'où ils devraient
décoller, à partir de ce lundi 28 février 2011, pour bombarder les positions de l'armée
régulière ivoirienne. Détruire toute velléité de résistance des Forces de défense et
de sécurité (FDS) à Yamoussoukro, Abidjan, Daloa, San Pédro et dans l'Ouest du
pays. Une offensive qui devra ouvrir la voie aux casques bleus de l'ONUCI et la force
française, Licorne, ainsi que les rebelles armés qu'ils soutiennent.

Le document confidentiel qui dévoile tout

La mission assignée par l'ONUCI à ces trois hélicoptères a été mise a nu dans un
document confidentiel dont nous avons pu avoir copie. Baptisé Plan de déploiement
de 3X hélicoptères MI-24 de UAU (UNMIL), ce document daté du 18 février dernier
est destiné, pour information, aux soldats français de la Licorne. Il émane du général
de brigade ghanéen, Benjamin Freeman Kusi, chef de commandement des forces
de l'ONUCI. Le document confidentiel s'articule autour de trois axes principaux : le
contexte général, les menaces et le plan d'action. Dans le contexte général, l'ONUCI
soutient que le problème en Côte d'Ivoire, c'est Laurent Gbagbo. Parce qu'il
veut affirmer la souveraineté du pays et du conseil constitutionnel, seule institution
à donner les résultats définitifs de l'élection présidentielle. Pour l'ONUCI, ni la
souveraineté de la Côte d'Ivoire ni le Conseil constitutionnel n'ont de valeur. Seule
compte la décision de la communauté internationale. Cette communauté ayant dit, à
travers Choi que Alassane Ouattara est le vainqueur, la Côte d'Ivoire devrait obéir.
L'ONUCI estime que le gouvernement dirigé par Gbagbo fait montre d'une grande
hostilité envers les forces Onusiennes et l'empêche de conduire son mandat et les
actions légitimes qui s'y attachent. D'où ces trois hélicoptères qu'elle va déployer

pour une offensive. S'agissant des menaces, l'ONUCI et Licorne soutiennent
que les FDS, la Garde républicaine, le CECOS (unité d'élite pour lutter contre la
criminalité et le grand banditisme) ainsi que les jeunes patriotes et les groupes
d'autodéfense (ensembles de jeunes qui s'organisent pour défendre leurs localités
contre la rebelles) sont des menaces pour le processus de paix. Nulle part l'ONUCI
et Licorne ne font allusion aux rebelles qui occupent une partie du territoire national,
tuent et violent les populations civiles. Evidemment, l'ONUCI et Licorne considèrent
les rebelles comme des forces amies. C'est à juste titre qu'ils les convoient des
zones rebelles aux zones gouvernementales, les ravitaillent en armes et les soignent
lorsqu'ils sont blessés lors des affrontements avec l'armée régulière. Les groupes
hostiles aux Forces Onusiennes tels que les jeunes patriotes peuvent à tout moment
mettre en péril l'ordre et la loi dans le pays, dit le général Benjamin Freeman Kusi.
Comme on le voit pour le patron des forces de l'ONUCI, les rebelles qu'il soutient
ne sont un danger pour les Ivoiriens. Mais le danger, ce sont plutôt les jeunes qui
protestent, les mains nues, contre la recolonisation de leur patrie.
Le mouvement des troupes de l'ONUCI et Licorne en Côte d'Ivoire pourrait
débuter le 28 février 2011, mentionne le document au chapitre du plan d'action.
Avant de préciser : l'unité (d'hélicoptères) opérera surtout sur les axes Bouaké-
Yamoussoukro-Abidjan mais avec une capacité opérationnelle sur toute l'étendue du
territoire. Le tronçon Bouaké-Yamoussoukro-Abidjan a été choisi en premier parce
que l'ONUCI et Licorne, a-t-on appris de source proche du RHDP, devraient entamer
depuis la nuit dernière, le transport des rebelles armés vers Abidjan en provenance
de Korhogo, Katiola et Bouaké. Les hélicoptères MI-24 seront chargés de bombarder
l'armée ivoirienne qui voudrait empêcher cela.

Didier Depry
didierdepri@yahoo.fr

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