lundi 28 fevrier 2011 par Le Repère

Après 3 mois de résistance, Laurent Gbagbo n'en peut plus, il est au bout du rouleau, ses forces le lâchent, l'homme se rend compte de ses limites. Depuis une semaine, l'homme est confronté à une cascade d'échecs, sur tous les fronts. Une ambiance de fin de règne.
C'est la confusion générale dans le pays. Gbagbo ne maîtrise plus rien ou presque. Hier, le candidat Lmp a perdu un outil de communication de taille, la RTI. Le centre d'émetteur d'Abobo a été touché par les affrontements très violents qui se sont déroulés dans la nuit de samedi à dimanche. Une perte dont les conséquences pourraient être mortelles pour le régime de Gbagbo qui a besoin de la RTI pour maintenir le contact avec ses "patriotes".
Sur le terrain militaire, Abobo continue de harceler les Fds pro-Gbagbo. Depuis deux semaines, les importants moyens logistiques et militaires déployés par les FDS n'ont pas permis de dompter cette commune (fief du RHDP) où les populations sont assiégées et victimes de toutes les exactions depuis le début de cette crise postélectorale. Les combats font rage, les populations émigrent par milliers vers d'autres sites plus paisibles du District, mais rien n'a vraiment changé à Abobo. Avec le centre émetteur qui vient d'être endommagé et les combats qui gagnent désormais les frontières de Cocody et du Plateau Dokui, l'on peut affirmer que Gbagbo et ses hommes n'ont pas gagné du terrain.
Ils en perdent au contraire. Parce que l'armée nationale semble très peu motivée à aller au charbon et à en découdre avec un ennemi invisible, qui opère souvent par embuscade et par surprise.
En outre, les populations étouffées ont commencé par vaincre en elles la peur. La semaine dernière, des femmes aux mains nues ont bravé la garde prétorienne de Gbagbo en marchant sur la Garde Républicaine de Treichville pour exiger la libération de 11 de leurs camarades arrêtées la veille. Le lendemain vendredi 25 février, elles ont entrepris une marche gigantesque tout de rouge vêtue pour cette fois exiger le départ de M. Gbagbo. Que va-t-il se passer cette semaine après la publication des "décisions contraignantes de l'UA ? "
C'est la grande interrogation. Un vent de frayeur souffle sur la Côte d'Ivoire. Les Ivoiriens se terrent, se préparent au pire, à la catastrophe. Pas une catastrophe naturelle mais une catastrophe que la volonté humaine peut écarter et sauver le pays. Gbagbo est coincé. Après une réunion de crise avec ses proches, il aurait laissé entendre qu'il lui était impossible d'ordonner un assaut sur le Golf Hôtel au risque d'être poursuivi devant les juridictions pénales internationales pour agression contre les Nations Unies.
Ce boulot Gbagbo pense qu'il appartient aux responsables politiques du Fpi. Mais parmi les refondateurs, personne ne veut prendre la responsabilité d'un tel mot d'ordre. Parce que s'il y a des incidents, c'est lui qui doit payer cash. Blé Goudé crie pour mobiliser ses troupes mais il n'est pas sûr qu'il lance l'appel décisif attendu par ses camarades.
P. K


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