jeudi 17 mars 2011 par Le Patriote

Faut-il croire un traître mot de leur appel à l'apaisement et à la paix ? Blé Goudé Charles et Damana Adia Pickas, c'est d'eux qu'il s'agit, appellent ces temps-ci les populations à la paix. Après avoir semé les germes de la guerre civile, ils exhortent les jeunes à éviter de poser des actes susceptibles de plonger le pays dans le guerre civile.
De l'avis de tous les observateurs de la vie politique ivoirienne, des interrogations taraudent les esprits. La volonté subite de paix des deux bras séculiers de Laurent Gbagbo, dans la déflagration du tissu social est-elle sincère ? Si oui, que font-ils pour traduire cela dans les faits sur le terrain ?
A dire vrai, pour beaucoup d'Ivoiriens, Blé Goudé et Damana Pickas, conscient du fait que le vent est en train de tourner en leur défaveur embouchent la trompette de l'apaisement.
En réalité, ils constatent que les Ivoiriens ne veulent pas les suivre dans la guerre civile dont ils ont fait le lit. Mais aussi, les deux va-t-en guerre se rendent compte que, comme leur mentor Laurent Gbagbo, l'étau se resserrant autour d'eux, ils appellent à la paix. Il est d'autant plus surprenant que des gens qui ont armé, appelé au meurtre de certains Ivoiriens par d'autres; instrumentalisé des jeunes pour tuer et piller soient soudainement habités par le bon sens pour appeler à la paix.
Le monde entier connaît Blé Goudé Charles, l'activiste en chef des "jeunes patriotes" et son compère, Damana Pickas comme étant tous comptables de l'aggravation de la crise postélectorale que traverse la Côte d'Ivoire. La preuve, les deux figurent sur la même liste que Laurent Gbagbo et ceux des Ivoiriens passibles de poursuites devant les juridictions nationales et internationales pour avoir porté atteinte aux droits humains.
Sur injonction de celui-là même qui a triché pour obtenir une licence d'Anglais à la Faculté des Lettres, récemment, "les jeunes patriotes" ont érigé des barrages à travers les rues et ruelles d'Abidjan. Le mot d'ordre de Blé Goudé était clair: Fouillez tous les véhicules, dans le quartier, si vous voyez un individu que vous ne connaissez pas, considérez-le comme un rebelle . La suite, on la connait. D'innocentes personnes ont été sommairement exécutées par ces "jeunes patriotes" lourdement armés. Le comble de la barbarie a été atteint, à Yopougon et dans des villages périphériques d'Abidjan où des êtres humains ont été brûlés vifs sous les yeux et les vivats des hommes de Blé Goudé. Outre ces événements, depuis l'arrivée de Laurent Gbagbo au pouvoir, Zadi Gbapè Grégoire, c'était le vrai nom à l'Etat civil de Blé Goudé, a contribué à chauffer à blanc les quelques jeunes illuminés qui le suivent. Sur ses ordres, ils pillent, saccagent les entreprises et domiciles d'honnêtes citoyens. Des entreprises ont délocalisé ou mis la clef sous le paillasson par sa faute. En plus de ces actes, Blé Goudé a attisé la haine de certains Ivoiriens contre d'autres. Il a organisé des battues contre des communautés étrangères vivant en Côte d'Ivoire. L'on se souvient, en son temps, du slogan de l'un de ses hommes de main, Jean- Yves Dibopieu : A chacun son petit Français.

Est-ce la sagesse et le bon sens?

Quant à Damana Adia Pickas, il a été propulsé au devant de la scène de la manière la plus exécrable qui soit. Dans les affrontements sanglants de fin février début mars qui ont failli se muer en des affrontements interethniques, toute la Côte d'Ivoire a été informé de la distribution massive d'armes à feu dans les quartiers d'Abidjan. Dans les sous- quartiers "Sicogi", "Sogefiha", "Quartier Adjoukrou" de la Commune de Koumassi, ce sont des cargaisons d'armes à feu de type "Kalachnikovs" que Pickas a livrées aux jeunes LMP. Pour lui, ces jeunes gens désormais dotés d'une puissance de feu, pourront aisément imposer leur diktat à ceux des habitants militants du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la Paix (RHDP). Et les premières rixes entre les habitants de ces sous quartiers ont laissé entrevoir les signes avant- coureurs d'une guerre civile.
Aujourd'hui, par la faute de Blé Goudé et Damana Pickas, des Ivoiriens qui ont toujours vécu en bonne intelligence, se regardent en chiens de faïence. Certaines familles suffisamment armées cohabitent avec d'autres, cependant, aux mains nues. Tout cela rend le climat social plus que délétère.
Outre la dotation d'armes à feu, Damana Pickas est également celui-là qui s'est révélé au monde entier de la manière la plus abjecte. L'image a fait le tour de toutes les chaines de télévision du monde. Elle a aussi inondé la toile. C'est cet individu qui, le 1er décembre 2010, au moment où le porte-parole de la CEI s'apprêtait à proclamer les résultats du second tour de la présidentielle, a arraché, froissé et jeté la feuille desdits résultats. Cela, pour empêcher la CEI de donner les résultats à temps et conforter Yao Paul N'Dré dans sa forfaiture de proclamer Gbagbo vainqueur. Par-dessus tout, si Blé Goudé et Damana Pickas sont sincères et veulent la paix, qu'ils aillent au-delà en désarmant les habitants des quartiers qu'ils ont transformés en de véritables poudrières.
Au moment où Gbagbo, s'entête à confisquer le pouvoir, si Blé Goudé et Pickas sont sûrs de leur appel à la paix, qu'ils donnent un signal fort qui pourrait contaminer "le boucher des Lagunes" afin qu'il quitte le palais qu'il squatte. Alors, on saura si les récentes déclarations de Blé et Damana sont une réelle prise de conscience, un recul ou une feinte.

JAD

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