jeudi 17 mars 2011 par Libération

L'embranchement grouille habituellement de monde. C'est celui qui mène au casse d'Adjame, un bidonville sur les flancs du quartier de Williamsville, le rendez-vous des ferrailleurs d'Abidjan, et des vendeurs à la sauvette. Hier, pas une âme qui vive. Pas de gendarmes, ces forces toujours fidèles au président sortant Laurent Gbagbo, et pas non plus de commandos invisibles, les forces qui soutiennent son rival Alassane Ouattara, le président élu.

Après les combats de lundi, qui n'ont pas fait bouger la ligne de front, chaque camp se prépare à de nouvelles batailles. Abidjan, la capitale économique de la Côte-d'Ivoire, est devenue zone de guerre. Depuis que le panel de l'Union africaine, réuni la semaine dernière à Addis-Abeba, a décidé de reconfirmer la victoire de Ouattara à la présidentielle, chacun sent que l'heure du dénouement approche. Les partisans d'Alassane Ouattara, qui contrôlent Abobo, le quartier le plus peuplé du nord d'Abidjan (1,5 million d'habitants), et la commune voisine d'Anyama, plus au nord, exercent depuis une semaine une pression militaire accrue sur les forces fidèles à Gbagbo. Les quartiers voisins de Yopougon, Adjame, Plateau Dokui et Cocody ont tous fait l'objet d'incursions des commandos invisibles, une force, qui selon les experts militaires, compterait entre 400 et 2 000 hommes, parmi lesquels, bien qu'ils le nient, se trouveraient des éléments infiltrés issus des Forces nouvelles, l'ex-rébellion du nord acquise à Ouattara.

La progression de ces commandos n'a rien d'une irrésistible avancée qui les mènerait en trois enjambées à la résidence de Laurent Gbagbo ou à la présidence. Hier, nous sommes allés jusqu'à la caserne des CRS à Williamsville. Nous leur avons pris un peu d'armement et puis nous sommes revenus, explique le commandant Fognon, un des chefs des commandos invisibles d'Abobo. ... suite de l'article sur Libération

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023