jeudi 17 mars 2011 par Libération

Un cran a été franchi dans les violences qui ensanglantent Abidjan. A la mi-journée, ce jeudi, un obus de mortier s'est abattu sur un marché du quartier d'Abobo, où des commandos pro-Ouattara défient les soldats de Laurent Gbagbo depuis plusieurs jours. Bilan provisoire: 12 morts. Mais, d'après plusieurs sources locales, les pertes pourraient être bien plus lourdes. Le camp Ouattara affirme que l'obus meurtrier a été tiré depuis l'enceinte de la gendarmerie d'Abobo, tenue par les troupes fidèles au président sortant.

Les incidents meurtriers se multiplient depuis 48 heures dans la capitale économique ivoirienne. Dans la nuit de mercredi à jeudi, des affrontements très violents se sont déroulés à Yopougon, un autre quartier d'Abidjan considéré comme acquis à Gbagbo, mais en réalité divisé. D'après des sources concordantes, un imam a été tué. Une mosquée a été incendiée dans le secteur de Port-Bouet II. Un obus a également explosé dans une cour dans le quartier des Deux-Plateaux, blessant plusieurs personnes, indique un diplomate africain.

Des Casques bleus passifs?

Les "durs" du régime de Gbagbo ont, semble-t-il, décidé de lancer des opérations de ratissage dans plusieurs quartiers d'Abidjan acquis à la cause d'Alassane Ouattara. Les hommes de la Brigade anti-émeute (BAE), appuyés par la garde républicaine, et des mercenaires sont à la manoeuvre.

Le camp Ouattara dénonce l'inaction des Casques bleus, notant que certaines de ces violences ont eu lieu tout près de son QG, dans le quartier d'Attiécoubé, sans provoquer de réaction de la part de la mission de l'Onu. "Son mandat prévoit pourtant la protection des civils, mais il n'est pas appliqué", dit un conseiller d'Alassane Ouattara, le président reconnu par la communauté internationale.

De source bien informée, on indique que le camp Gbagbo dispose de cinq lance-roquettes multiples (type BM21), une arme redoutable ... suite de l'article sur Libération

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