vendredi 18 mars 2011 par Le Figaro

Perché sur une colline que quatre kilomètres seulement séparent du palais présidentiel d'Abidjan, le marché d'Attécoubé n'est plus qu'une vaste carcasse fumante. Mercredi, des inconnus y ont mis le feu après que la population locale se fut attaquée au commissariat du Xe arrondissement, situé de l'autre côté de la rue. Peu auparavant, selon plusieurs témoins, les Forces de défense et de sécurité, loyales (FDS) au président Gbagbo, avaient ratissé le quartier et utilisé leurs armes contre la population. Les jeunes ont voulu résister, commente sobrement Yaya Balo, la main droite encore crispée sur son couteau de cuisine. Selon un mécanisme invariable, en vertu duquel répression militaire et résistance armée s'alimentent mutuellement, l'insurrection qui embrase Abobo depuis plus de deux mois se propage ces derniers jours à plusieurs quartiers d'Abidjan.

Quotidiennement, les incursions violentes de soldats et de miliciens pro-Gbagbo dans des zones favorables au président élu, Alassane Ouattara, suscitent des répliques du Commando invisible. Lequel, désormais, n'hésite plus à porter le fer contre les principales casernes des FDS ainsi que contre les barrages tenus par des jeunes patriotes. Quatre d'entre eux, apparemment soupçonnés d'avoir agressé le matin même deux militantes pro-Ouattara, ont ainsi été tués par balles mardi après-midi. De leur côté, militaires et miliciens pro-Gbagbo multiplient les opérations de ratissage dans les quartiers où vivent des populations originaires du nord de la Côte d'Ivoire ou des pays voisins. Ces derniers jours, une concession où résident des ressortissants burkinabés a ainsi été touchée par un obus aux Deux-Plateaux tandis que plusieurs maisons auraient, selon plusieurs témoins, été brûlées à Port-Bouët 2. Ce jeudi, peu avant midi, des obus tirés, selon plusieurs témoins, depuis une enceinte militaire ... suite de l'article sur Le Figaro

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