mercredi 23 mars 2011 par Le Patriote

La situation que traverse la Cote d'Ivoire, qualifiée, pour ne pas choquer les âmes sensibles, de crise postélectorale, est une situation difficile et si on y prend garde, elle risque de plonger le pays phare de la sous-région dans une crise sans précédant. Elle sera grave du point de vue politique, économique et social.
Du point de vue politique : Nous sommes certainement en train de nous installer insidieusement dans une dictature des plus féroces que l'Afrique de l'Ouest de ce 21ème siècle ait jamais connues.
J'ai écouté le Ministre Ouattara Gnonzié sur les antennes de la RTI définissant les missions de celle-ci. Entre autre, le Ministre illégale et illégitime disait que la RTI a pour mission d'entretenir la cohésion sociale par la prise en compte de toutes les sensibilités sociales et culturelles de la Cote d'Ivoire. Ainsi, la RTI joue bien son rôle.
Assurément, Ouattara Gnonzié ne sait pas de quoi il parle ou alors, il est totalement rongé par la mauvaise fois. Je tombe des nus et je me demande encore les motivations qui guident son attitude et celle du camp qu'il soutien. La RTI répond-elle à la mission sus définie par le Ministre Gnonzie ? Assurément non. Notre télévision est devenue un instrument de propagande d'un autre siècle qui enfoncera la Cote d'Ivoire, davantage, dans la fracture sociale.
Je suis choqué de voir et entendre tous ces discours de haine, d'insultes qui y sont diffuses à longueur de journée. J'ai mal pour mon pays, quand des hommes comme M. Mamadou Ben Soumahoro, qui n'a rien fait de sa vie et qui a passé tout son temps à suivre M. Gbagbo Laurent pour des intérêts, diabolise M. Ouattara. Ce monsieur voulait créer une télévision : Phoenix. A un certain moment, suivre M. Ouattara paraissait fastidieux et pour vite arriver à ses fins, il a jugé bon de changer de camp. Cette démarche est ambitieuse et personne ne peux la condamner. Mais le laisser tenir des discours de haine contre un homme et une population donnée est dangereux, pour lui et pour la Cote d'Ivoire.
La propagation de la haine et l'instrumentalisation de la télévision, sont des leviers qu'utilisent toutes les dictatures. Hugo Chavez au Venezuela en est une preuve partante. La dictature de Hugo Chaves a réduit la liberté de la presse au point qu'elle est devenue un luxe pour les vénézuéliens. La présidence de Chávez se caractérise par une omniprésence médiatique qui fait de lui, le président vénézuélien le plus présent dans les médias. Depuis son arrivée au pouvoir, il a passé selon le professeur Antonio Pasquali de l'Unesco, 2.544 heures à sermonner le pays à la radio et à la télévision, soit l'équivalent de 318 jours ouvrables, ou un an et demi à parler entre sept et huit heures par jour.
Une fois par semaine, toutes les chaînes de télévision et stations de radio publiques interrompent leur programmation et transmettent intégralement et en direct les discours d'Hugo Chávez. En un an, les médias ont relayé ces discours 170 fois selon un décompte du quotidien El Nacional.
La situation que vit notre pays est marquante à cause des pseudos intellectuels qu'elle nous à permis de voir et d'écouter sur notre télévision. L'émission ?'Raison d'Etat'' produit par Hanny Tchelé et dont les intervenants sont sélectionnés par elle et Mme Simone Gbagbo tiennent la palme du mensonge et de la propagation de la haine. Une fois, j'ai fait une erreur pour écouter un débat de l'un de ces intellectuels. Il est revenu constamment que la Cote d'Ivoire est tellement et immensément riche, qu'elle est convoité par les pays occidentaux et que la seule personne capable de la protéger contre l'exploitation de ces ressources par les puissances étrangères est bien sur M. Laurent Gbagbo. Cela veut dire que s'il s'en va, plus personne en Cote d'Ivoire n'a d'intelligence, n'est capable et n'a l'étoffe nécessaire comme lui pour protéger notre pays.
Conclusion, aussi longtemps qu'il vivra, il sera là comme le gardien des biens de la Cote d'Ivoire. En d'autre terme, il ne s'en ira jamais pour continuer de nous défendre contre impérialisme du 21e sicle. Cela veut dire qu'il restera aussi longtemps que possible au pouvoir comme en Algérie, en Libye, en Tunisie, au Cuba.....c'est simplement fou.
Et justement, pour asseoir sa dictature, il fallait à M. Gbagbo l'élimination des pièces gênantes. La première de ces pièces gênantes était le Général Guei Robert qui n'aurait jamais accepté que la situation que nous vivons en ce moment dure aussi longtemps. La deuxième pièce gênante était Me Boga Doudou Emile. L'on raconte à son sujet que lorsque se tenait la réunion secrète qui visait l'élimination du Général Guei, Me Boga fut le seul à leur dire d'épargner la vie du Général qui avait man?uvré pour que M. Gbagbo ait le pouvoir. ?'Nous cherchions le pouvoir et il nous à permit de l'avoir, il faut donc épargner sa vie''. Il n'en fallait pas plus à Me Boga pour signer son arrêt de mort. La dernière pièce est tout naturellement M. Ouattara. Ce n'est pas qu'ils n'ont pas encore essayé de l'éliminer. Les différentes tentatives ont échoué. Ils n'ont pas abandonné le projet parce que, pour M. Laurent Gbagbo, la prise de pouvoir de M. Ouattara met en péril le sien de rester au pouvoir aussi longtemps que possible. Toute cette campagne de dénigrement est pour l'éliminer, du moins, politiquement pour l'instant.
M. Laurent Gbagbo veut gouverner par la peur en faisant régner la terreur. Tous les dictateurs procèdent ainsi. Apres la révolution du 1er janvier à Cuba, Fidel Castro, nomme à dessein, Che Guevara à la tête du tribunal populaire qui juge et condamne tous les adversaires potentiels. Le 2 janvier, Che Guevara est nommé commandant et procureur suprême de la prison de la forteresse de la Cabaña. Pendant les 5 mois à ce poste, il décide des arrestations, supervise les jugements et signe les exécutions de 156 à 550 personnes. Les accusés sont pour la plupart des officiels du régime de Batista : policiers, hommes politiques ou personnes influentes.
On rapporte du Cuba que si les promesses et le futur n'existaient pas, Fidel Castro serait muet. Tous les dictateurs font de vaines promesses. Les promesses que l'opposant Laurent Gbagbo a fait aux Ivoiriens pour les adhérer à sont projet de société et a son programme de gouvernement n'ont jamais vu le jour depuis 11 ans qu'il nous dirige. Le professeur Mamadou Koulibaly dit même qu'il ne se reconnait pas dans l'attitude des refondateurs, qui est loin d'être un comportement socialiste. Aujourd'hui, quand je compare le discours de M. Laurent Gbagbo dans l'opposition avec ce que vit la Côte d'Ivoire, la déviation est tellement grande que je me persuade de m'être trompé et de m'être laissé avoir. Pour se protéger des jugements et des critiques contre sa gouvernance, il crée des crises à répétition pour couvrir ses tares et son incapacité à gérer la Cote d'Ivoire sur la base de ce qu'il a promis.
Sur cette même télévision nationale, j'ai écouté le discours du très ultra nationaliste et Ministre illégal et illégitime de l'Etat de Cote d'Ivoire, Blé Goudé, qui dit aux Ivoiriens qu'ils sont prêt à manger des feuilles de manioc même si l'embargo perdure. Mais jamais, ils ne céderont devant l'impérialisme des puissances étrangères, car M. Gbagbo est le totem auquel il ne faut pas toucher et donc pour M. Gbagbo, les Ivoiriens sont prêts à mourir. Ce discours me rappelle Kim II Sung, fondateur de la Corée du nord, qui bien que mort est'' Président Eternel'' avec une stricte vénération de ses posters qui sont obligatoirement postés dans tous les espaces habitables. Le discours de ce jeune me rappelle également la politique du JUCHE qui prône la souveraineté de l'Etat contre les impérialistes américain, japonais et soviétique et qui a été, le pire élément de l'asservissement du peuple coréen.
Les discours nationalistes et panafricanistes sont faux et révèlent justement de maintenir la population dans une ignorance comateuse avec cette propagande dépassée. Il est temps d'arrêter de tenir les discours nationalistes quand cela nous arrange et de stigmatiser la même communauté internationale quand elle nous met devant nos propres erreurs. La Côte d'Ivoire fait partie de la communauté internationale et celle-ci ne peut se taire sur nos difficultés et sur nos égarements. Pour le moment, le camp de M. Gbagbo à dévié et il est bon de le reconnaitre. Cette communauté internationale doit nous le dire au nom de notre souveraineté.
Pour plonger son peuple dans le coma de la prise de conscience, Fidel Castro et Hugo Chavez ont trouvé un bouc émissaire. Les Etats-Unis qui sont à l'origine des maux qui assaillent leur peuple. Aucun pays ne peut vivre aujourd'hui en autarcie, coupé du monde et M. Gbagbo le sait. C'est pourquoi, son discours nationaliste ne peut prospérer dans un tel contexte. Ceux qui s'embarquent dedans en font les frais. Aussi, il n'existe pas un tel pays dans le monde qui soit prospère. La Guinée sous Sékou Toure en a fait les frais. Le peuple vénézuélien souffre pour ce discours ultra nationaliste d'Hugo Chavez. Quand à Cuba et la Corée du Nord, les populations sont aux abois à cause de leur dictateur. C'est dans une telle situation que veut nous mettre M. Laurent Gbagbo.
Du point de vue économique : La Cote d'Ivoire qui fait plus de 40% de la masse monétaire de la sous-région, n'est plus que l'ombre d'elle-même. La position radicale de M. Laurent Gbagbo de ne pas céder le pouvoir à son rival qui a gagné les élections, à contraint l'UE et les Etats-Unis à nous imposer des sanctions.
La première conséquence est la remise en question total du programme PPTE. Ce programme aurait apporté à la Cote d'Ivoire un peu plus de 500 milliards de nos francs par an. Ce programme est désormais relégué à l'oubliette. Il y a aussi l'AGOA. Cet autre programme permettait aux exportateurs ivoiriens vers les Etats-Unis de faire gagner de l'argent à notre pays puisqu'ils seraient exonérés des frais de douane sur les produits d'exportation. Ce programme est mis à l'eau. Le retour de la BAD a son ancien siège à Abidjan après l'assemblée Générale 2010, tenu avec pompe à Abidjan, n'est plus a l'ordre du jour des projets de cette institution. Comme si cela ne suffisait pas, aujourd'hui, c'est le système bancaire tout entier qui est fragilisé.
Pour l'histoire, à cause des coups d'état répétés au Bénin, les banques ont vite déserté ce pays. Longtemps après l'instauration de la démocratie depuis M. Soglo, la reconstruction du système bancaire se fait difficilement. La politique sur fond de dictature que pratique M. Laurent Gbagbo est dangereuse pour notre économie et partant pour le pays tout entier. Il faut que notre historien se rappelle que l'Irak est beaucoup plus riche et puissante que notre pays et cela n'a pas empêché cette communauté internationale de chasser Sadam Hussein du pouvoir.
Par ailleurs, les banques étrangères qui quittent notre pays peuvent ne pas revenir et leur chiffre d'affaire n'en souffrira pas pour autant. La Société Générale en 2008 a fait une perte de 5 milliards d'EURO soit le budget de notre pays, mais cette multinationale n'a pas fermé. La plus value qu'elle retire en Côte d'Ivoire n'est rien comparé au chiffre d'affaire gagné ailleurs et ça les Ivoiriens doivent le savoir. Nous sommes malheureusement en train d'assister à l'effondrement de notre économie avec la fermeture des banques. Je m'assure qu'après les banques, ce sera le tour des industries, puis suivra les autres entreprises. Sacré Gbagbo !
Enfin, du point de vue social, la fracture et la cohésion sociale sont à mal. Le pays est coupé en deux et le nord à partir de Bouake est un autre Etat qui depuis 10 ans n'a connu aucun investissement. Le comportement de M. Gbagbo nous conforte dans la position que la rébellion et son corolaire de revendications sont justifiés. Les projets réalisés avec la manne de notre pétrole n'ont pas consacré un seul centime au centre et au nord, à part des promesses, rien que des promesses.
J'étais à Gagnoa, quand le couvre-feu du 19 au 21 février dernier, a été instauré. Dans une partie de la ville, les bars et les maquis étaient ouverts quand une autre partie de la même ville respectait le couvre-feu. Attitude révoltante, M. Gbagbo crée des Ivoiriens qui n'ont plus la notion du respect de l'autorité et le respect de l'Etat. La souveraineté commence chez nous et elle se mérite. M. Blé Goudé doit le savoir. M. Gbagbo fabrique depuis sont ascension au pouvoir des Ivoiriens indisciplinés, médiocres et sans amour pour leur patrie. Quel pays veut-il diriger ?
Nos villes et les marchés connaissent toutes sortes de pénuries au point que la vacuité du panier de la ménagère et la cherté de la vie est désormais une réalité en Cote d'Ivoire. L'école est fermée en même temps que les hôpitaux sont devenus des mouroirs. Devant la dégradation du réseau routier ivoirien, je reste sans voie.
En somme, M. Laurent Gbagbo ne peut pas diriger la Cote d'Ivoire, parce qu'il n'en ait pas capable et parce qu'il n'aime pas les Ivoiriens. Ce dictateur nous conduit assurément droit dans le mur. C'est pourquoi, je me révolte contre le silence des intellectuels qui peuvent encore dire un mot pour se démarquer de ce despote, qui en réalité, veut le pouvoir pour lui, ses femmes et ses enfants. A ces intellectuels qui ne disent rien à ce despote du 21e siècle et devant la déconfiture de notre pays, se taire devant la mediocritisation de notre pays est en soit un crime contre les Ivoiriens.
Douto Z.
Enseignant
doutotchify@yahoo.fr


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