mercredi 23 mars 2011 par Le Patriote

Le Nigeria, qui mène campagne pour le départ du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo, a critiqué lundi soir les "contradictions" de la communauté internationale qui concentre son attention sur la Libye au détriment de la Côte d`Ivoire en quasi guerre civile. Le ministre des Affaires étrangères nigérian Odein Ajumogobia a ainsi accusé les grandes nations de rester passives alors que des centaines de personnes sont assassinées en Côte d`Ivoire depuis les élections contestées du 28 novembre dans ce pays. "Les contradictions entre principes et les intérêts nationaux semblent être à la base des lois internationales et de la politique", a-t-il dit dans un discours. On voit ainsi, d`après le ministre, "la communauté internationale imposer une zone d`exclusion aérienne au dessus de la Libye pour protéger les civils innocents de massacres, mais simplement assister au massacre de sept femmes innocentes (NDLR tuées par balles lors d`une manifestation pro-Ouattara le 3 mars dans le quartier d`Abobo à Abidjan) et de centaines d`autres hommes, femmes et enfants".
"Nous ne pouvons ignorer ces contradictions", a répété le chef de la diplomatie nigériane lors de l`inauguration d`un nouveau bâtiment de son ministère. Près de 440 personnes ont été tuées en Côte d`Ivoire depuis fin 2010, selon l`ONU. Entre 25 et 30 civils ont notamment trouvé la mort jeudi dernier, selon l`ONU, lors du pilonnage par les "forces armées du camp" Gbagbo du quartier d`Abobo (nord d`Abidjan), bastion des insurgés. Le gouvernement Gbagbo a dénoncé un "complot".
Le Conseil de sécurité de l`ONU a exprimé "son indignation" après la tuerie de jeudi à Abobo, en affirmant que "de tels crimes ne resteront pas impunis et les auteurs seront tenus responsables".
M. Ajumogobia avait demandé en février aux Nations unies de donner leur aval à un usage de la force pour obliger Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir, en ajoutant qu`un blocus total des forces loyalistes était une possibilité si les efforts diplomatiques échouaient. Les commentaires du ministre nigérian surviennent juste avant une rencontre de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l`Afrique de l`Ouest) à Abuja, la capitale fédérale nigériane, mercredi et jeudi, au cours de laquelle la crise en Côte d`Ivoire sera au centre des discussions. Le gouvernement Ouattara a lui aussi exigé des Nations unies, dont la mission Onuci compte quelque 10.000 hommes dans le pays, un "recours immédiat à la force légitime" pour "protéger les populations civiles".


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