mercredi 23 mars 2011 par AFP

Les dirigeants ouest-africains étaient réunis
mercredi à Abuja pour un sommet de deux jours consacré notamment à la crise
qui s'aggrave en Côte d'Ivoire, alors que leurs efforts pour y remédier ont
jusqu'à présent été sans succès.
Dans la matinée, une centaine de femmes ont manifesté devant le siège de la
Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), dans la
capitale fédérale nigériane, pour demander aux chefs d'Etat et de
gouvernements régionaux d'agir.
"Nous demandons d'une seule voix à nos dirigeants de mettre fin à la
violence en Côte d'Ivoire et ailleurs dans la sous-région", a indiqué à l'AFP
l'une des manifestantes, Haja Manso Kamara, de nationalité sierra-léonaise.
La réunion a débuté vers 11H40 GMT avec une allocution du chef de l'Etat
nigérian Goodluck Jonathan, actuel président de la Cédéao, a constaté une
correspondante de l'AFP.
Le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon en
Afrique de l'Ouest, Saïd Djinnit, devait aussi intervenir à l'ouverture du
sommet ordinaire auquel participaient notamment les présidents sénégalais
Abdoulaye Wade, burkinabè Blaise Compaoré, sierra-léonais Ernest Koroma et la
Libérienne Ellen Johnson Sirleaf.
Figure également à l'ordre du jour la révision de la suspension de la
Guinée et du Niger. Exclus de l'organisation suite à des coups d'Etat
militaires, respectivement en 2008 et 2010, ces pays ont récemment organisé
des élections permettant un transfert du pouvoir à des régimes civils.
Le sommet semestriel de la Cédéao intervient trois mois après deux réunions
extraordinaire des dirigeants ouest-africains, en décembre, qui avaient
suspendu la Côte d'Ivoire en pleine crise post-électorale, reconnu Alassane
Ouattara vainqueur de la présidentielle du 28 novembre, et menacé le président
sortant Laurent Gbagbo de le déloger par la force s'il s'obstinait à rester au
pouvoir.
M. Gbagbo occupe toujours la présidence, M. Ouattara, reconnu président par
la quasi totalité de la communauté internationale est toujours confiné dans un
grand hôtel d'Abidjan et l'on craint désormais une guerre civile.
Les violences ont fait près de 440 morts selon l'ONU et des centaines de
milliers d'Ivoiriens ont fui leur habitation.
Un porte-parole de la Cédéao, Sunny Ugoh, a prévenu qu'il ne fallait pas
s'attendre à l'annonce de nouvelles mesures concernant cette crise lors du
sommet qui examinera un rapport du Conseil de médiation et de sécurité de la
Cédéao sur la Côte d'Ivoire.
"Il s'agit simplement", pour les dirigeants de la sous-région, "de se tenir
informés de la situation", a-t-il indiqué à l'AFP, ajoutant que les efforts
pour trouver une solution à cette crise étaient désormais menés au niveau de
l'Union africaine (UA).
Une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'UA a aussi été annoncée
pour jeudi à Abuja, mais il n'était pas clair si elle était maintenue.
L'option militaire semble avoir pour l'heure été écartée par la Cédéao. Le
chef de la diplomatie nigériane, Odein Ajumogobia, a notamment souligné que
l'ONU devrait valider toute intervention armée.
De plus, la Cour de justice de la Cédéao a enjoint la communauté, la
semaine dernière, de s'abstenir de l'usage de la force en Côte d'Ivoire.
Mardi, International Crisis Group (ICG) a estimé que le sommet devrait
décider de la "création d'une mission militaire" pour protéger les civils dans
ce pays.
Selon un communiqué du groupe d'analyses et de réflexion, "la Côte d'Ivoire
n'est plus au bord de la guerre civile, cette dernière a déjà commencé".
Lors du sommet, les dirigeants devront également choisir le successeur de
Goodluck Jonathan à la présidence tournante de la Cédéao.

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