mercredi 23 mars 2011 par Nord-Sud

L'accalmie n'aura pas duré bien longtemps à Abobo qui voit l'exode de ses populations reprendre de plus belle. Depuis le week-end dernier, à la faveur de la reprise des bombardements de cette commune par les forces du camp Gbagbo, hommes, femmes et enfants ont dû renouer avec l'exil''. Le boulevard des Martyrs, ex-boulevard Latrille, à Angré, en est le principal témoin. Précisément, sur la voie de la station-service Petro-Ivoire où les personnes fuyant les obus et les mortiers, attendent sur le trottoir, les affaires posées à même le sol, un moyen de transport, n'importe lequel (bus, woro-woro, taxi ou gbaka). D'autres, bagages en main ou sur la tête, marchent le long du boulevard, en direction de Cocody ou de la Riviera. Toute chose qui rend cet endroit, communément appelé Angré-Petro Ivoire, plus animé qu'à l'accoutumée, dans la journée et aussi désert qu'un cimetière, à la nuit tombée ; du fait des tirs qui s'y font de plus en plus entendre. Toutefois, quand on ne sait pas où aller ou quand on n'a pas les moyens d'aller plus loin que chez soi, on se dirige tout naturellement vers la paroisse catholique Saint Ambroise du Jubilé de Cocody-Angré. C'est ce lieu qui avait accueilli les premiers déplacés d'Abobo. Avec l'accalmie qui a suivi la période d'intenses affrontements, certains étaient retournés chez eux. De plus, ce centre d'accueil s'était pratiquement vidé, à la faveur de l'aménagement d'un centre pour déplacés de guerre par la préfecture d'Abidjan. Mais, avec la reprise des hostilités, il a renoué avec l'affluence des premiers jours. Mais, les dons en vivres et non vivres se faisant de plus en plus rares, puisque la majorité prend la direction du centre d'accueil, les autorités paroissiales éprouvent d'énormes difficultés à prendre en charges les nouveaux venus.

Anne-Marie Eba


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