mercredi 23 mars 2011 par Le Temps

La sécurité des biens et des personnes se pose avec acuité à Abidjan où les quartiers précaires sont devenus le nid des assaillants.

Les quartiers précaires du District d'Abidjan sont devenus le nid des rebelles et autres brigands de grands chemins. Bien avant le déclenchement de cette crise, ces quartiers en question étaient réputés dangereux pour leur insécurité. Il ne se passait pas de jour sans que les habitants desdits quartiers ne se confient à la police pour motif d'agression ou pour braquage à main armée. La ronde de la police de proximité à l'intérieur de leurs lieux d'habitation et surtout l'instauration des groupes d'autodéfense, n'ont pu apporter toutes les assurances escomptées. Pis, l'implication de l'Etat à travers le plan Orsec pour soulager les victimes et autres sinistrés des inondations pendant les saisons pluvieuses ont achevé de convaincre les habitants de ces quartiers à problèmes, sur leur droit de vivre sans aucune crainte sur ces sites. C'est d'ailleurs, fort de cet élan de solidarité manifesté à leur égard, qui a fini par les conforter dans leur sentiment d'être intouchables. Aujourd'hui, ces populations des quartiers précaires abusent de leur état de personnes assistées pour ruser avec la vigilance des autorités, en offrant gîtes et couverts aux malfaiteurs. Les exemples sont légion. Le lundi 22 mars 2011 à Boribana, un vaste bidonville coincé entre les communes d'Adjamé et Attécoubé et qui jouxte le siège de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci), a été le théâtre d'une attaque des rebelles contre de paisibles citoyens. Ces personnes ont été battues et séquestrées par ces assaillants durant deux jours. Il a fallu une tierce personne pour vendre la mèche aux policiers pour que les détenus soient libérés. Toujours dans le même endroit, des commerçants en partance pour le port d'Abidjan et qui ont voulu prendre le raccourci, en empruntant le chemin qui traverse le quartier ont essuyé des tirs d'armes automatiques dans la matinée du même lundi 22 mars. Les agresseurs ont même poussé leur témérité en installant un barrage de contrôle aux feux tricolores au carrefour et à l'entrée dudit quartier. C'est dans ce quartier que viennent s'installer les voleurs et autres bandits de grand chemin après leur forfaiture. Le danger est réel en cet endroit, mais personne n'y prête attention. Ailleurs, à Cocody Danga, les habitants ont peur de leur voisinage au visage étranger qui ne cesse de grossir le nombre de leur population. En cette période de trouble, le quartier a connu une nette augmentation de sa population. Toutes choses qui inquiètent les riverains qui, eux, regardent cette scène avec une grande anxiété. Derrière le Lycée technique, le quartier Washington qui autrefois a été rasé, est en voie de reconstruction. Des inconnus jouent le rôle de la mairie et distribuent des lots. On peut voir des taudis émerger ces temps-ci où trouver un logis demeure un casse-tête chinois. On regarde les gens construire mais personne ne dit mot. Entre-temps, des inconnus se font loger par leurs frères dans ces bidonvilles au vu et au su des autorités communales. L'Etat de Côte d'Ivoire qui lutte contre le grand banditisme et qui traque les rebelles dans leurs retranchements, doit veiller à l'assainissement de l'environnement. C'est pourquoi, leur attention doit être attirée sur le phénomène des quartiers précaires afin que la sécurité des Ivoiriens soit effective.

Hosanna David

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