mercredi 23 mars 2011 par Le Temps

Le gouvernement entend apporter un soutien ferme à l'industrialisation de l'agriculture ivoirienne.
Nous devons désormais passer du slogan ?'le succès de ce pays repose sur l'agriculture à celui
le succès de ce pays repose sur l'industrialisation de l'agriculture ivoirienne . Car, toute la survie de notre pays, la Côte d'Ivoire en dépend . Ces mots sont de Philippe Attey, ministre de l'Industrie et de la Promotion du secteur privé. Il les a tenus mardi dernier, lors de la visite qu'il a rendue au personnel de l'Ivoirienne de technologie tropicale (2IT), sise route de Grand-Bassam. Créée par décret n°79-720 du 2 octobre 1979, cette société avait trois missions principales. Il s'agit d'une part de valoriser les acquis technologiques de l'ex-Palmindustrie dans les domaines de l'extraction de l'huile de palme, de la transformation de la noix de coco et des produits vivriers tel que le manioc et d'autre part, de l'appui au secteur agro-industriel de l'Etat constitué par les sociétés de développement de la Palmindustrie, la Saph, la Sodefel, la Cidt et la Satmaci. Ce, en vue d'assister ces sociétés dans leurs choix et leurs améliorations technologiques à mettre en ?uvre et constituer ainsi progressivement une expertise nationale en matière d'ingénierie de projets agro-industriels. Quant à la troisième mission, elle consiste à favoriser l'industrialisation des résultats de la recherche scientifique. Ces différentes missions ont permis selon MM Yéo Guefala et Koko Armand de Gbomouni respectivement Directeur général et président du conseil d'administration, à cette structure de développer des technologies dont certaines d'entre elles sont soit au stade expérimental, soit au stade de la pré-vulgarisation. D'autres, dit-il, font plus l'objet d'expérimentation. Il s'agit des technologies de transformation du manioc en farine utilisable en panification et de la production de l'attiéké déshydraté, des technologies de transformation de la noix de coco en huile vierge, en lait déshydraté et en coprah, ainsi que des technologies de valorisation énergétique des sous-produits agricoles telles que la gazéification de la bourre de coco en gaz pauvre pour le séchage du coprah et la production d'électricité, la gazéification du bois d'hévéa pour le séchage du caoutchouc et la méthanisation des épluchures de manioc pour la production de biogaz servant à la cuisson et au séchage de l'attiéké. Toutes ces technologies, à en croire le Directeur général ont été testées à l'échelle pilote industrielle. Malheureusement, par faute d'investisseur, ajoute-t-il, la société a suspendu ses travaux de démonstration. C'est justement pourquoi, il demande au ministre de prêter une attention particulière à cette entreprise. Car, fait-il remarquer. La difficulté du passage des résultats de la recherche et de l'innovation technologique au stade de la production industrielle reste l'une des faiblesses du dispositif actuel d'industrialisation de ces résultats . Sur cette question, ajoute le Dg Yéo Guefala, des mécanismes d'aide et d'accompagnement du secteur productif sont faits dans l'appropriation des résultats de la recherche et de l'innovation technologique. Car, précise le Directeur général de 2IT, Créer une entreprise à partir d'une innovation, c'est ajouter au risque propre à la création de l'entreprise le risque lié à l'innovation . Cette réalité poursuit Yéo Guefala impose aujourd'hui, à la 2IT d'accompagner le secteur privé dans les jours à venir. Il s'agit de deux projets agro-industriels innovants. Le premier porte sur la transformation industrielle du manioc en farine de manioc fermenté, en amidon et en glucose pour une capacité totale de traitement de 20000 tonnes de racines de manioc par an. Quant au second projet, il porte sur la transformation industrielle de la banane plantain, du manioc et de l'igname en chips pour une capacité totale de traitement de 1700 tonnes de matières brutes. La seule condition des bailleurs de fonds pour aboutir à ces deux projets reste, selon lui, à la garantie de l'Etat. Tout en saluant le travail abattu par les 80 agents de cette structure, Philippe Attey s'est dit écoeuré des conditionnalités posées par les bailleurs de fonds. Pour lui, cela fait partie de la guerre que subit la Côte d'Ivoire depuis plus d'une décennie. C'est pourquoi, il leur a demandé de continuer à faire confiance au président de la République, Laurent Gbagbo et au gouvernement du Premier ministre, Gilbert Marie Aké N'Gbo. Car, le bout du tunnel n'est pas loin.

Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr


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