mercredi 23 mars 2011 par L'Inter

Les missions des Nations unies dans les crises au monde donnent de plus en plus à réfléchir. Annoncées pour le rétablissement rapide de la paix dans les pays où il y a des conflits, ces missions semblent plutôt contribuer à installer ces crises dans la durée. Sur la question, l`histoire ne plaide pas en faveur de l`appareil onusien, que certains pays n`hésitent plus à récuser sur leur sol. Jamais, l`on a vu une crise être réglée prestement par les émissaires de l`instance mondiale, qui au contraire, ont laissé beaucoup de souvenirs amers dans certaines contrées. L`ONU était là quand le Rwanda s`est embrasé. L`ONU est présent en République démocratique du Congo depuis plus d`une décennie, mais la crise et les tueries persistent dans cette partie de l`Afrique. Au Liberia ou en Sierra Leone, les mêmes missions ont eu du mal à éteindre le brasier. Conséquence: des milliers de mort ont été enregistrés dans les décomptes macabres dans ces pays. En Côte d`Ivoire, cela fait 8 ans que la mission de la CEDEAO (MICECI) transformée en mission des Nations unies (MINUCI) et devenue Opération des nations unies (ONUCI), intervient dans la rébellion éclatée depuis le 19 septembre 2002. Presqu`une décennie après, toujours rien de concret ne se profile à l`horizon. Devenue quasiment une partie à la crise, l`ONUCI se pavane sur le territoire ivoirien sans qu`on ne sache réellement le rôle qu`elle joue auprès des populations. A part quelques actions sociales et la surveillance de certaines personnalités, les émissaires de Kofi Annan et maintenant de Ban Ki-Moon n`ont en rien fait avancer le processus de paix en Côte d`Ivoire. Albert Tévoédjré, Pierre Schori et aujourd`hui Choi Young-Jin ont toujours soufflé le chaud et le froid, à l`instar de l`ensemble des organisations de la communauté internationale aux discours alambiqués, sujets à interprétation, qui n`ont jamais eu d`effet que d`alimenter les crises. Que fait l`ONUCI, en ce moment, en Côte d`Ivoire? A quoi sert cet organe face à la résurgence des affrontements à l`Ouest, aux tueries à Abobo et ailleurs, qui se déroulent au nez et à la barbe de ses éléments armés à bord de chars et autres pick-ups exhibés dans les rues? A quoi sert une force de maintien de la paix quand le conflit s`enlise, comme c`est le cas sur le territoire ivoirien? Apparemment à rien sinon à errer dans les pays et faire semblant d`intervenir dans les conflits pour empocher de gros sous qui font rêver bien d`individus, qui convoitent les postes dans ces missions. L`ONU serait-elle alors ce gros business réservé à des initiés comme le soutiennent ceux qui ne croient plus en ses dirigeants? A suivre de près cette propension à faire perdurer les crises, en simulant des mandats renouvelés indéfiniment tous les 6 mois, l`on n`est pas loin de soutenir cette thèse et de comprendre aisément la réticence de certains dirigeants à accueillir sur leur sol les émissaires de la maison de verre de New York. Quand, au lendemain du coup de force dans son pays, il est arrivé à la magistrature suprême de la Guinée, le capitaine Moussa Dadis Camara a formellement refusé l`envoi de casques bleus dans son pays. A peine deux ans après, l`on a vu l`exploit réussi par les Guinéens, qui ont organisé sereinement leurs élections et ont retrouvé la paix. Au Soudan, Omar El Béchir n`a jamais voulu de cette force onusienne. Il n`a pas eu tort, car les résultats sont là, palpables dans la célérité avec laquelle le dossier soudanais a été finalement traité et classé. Ce qui n`est pas le cas en Somalie où l`Afrique des lacs où les crises continuent de prendre pied, malgré les actions (?) des onusiens. Ces commis qui prient pour que leur mission se prolonge le plus longtemps possible, et qui se distinguent dans les pays où ils interviennent, par leur train de vie enviable et envié.

F.D.BONY



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