mercredi 23 mars 2011 par Soir Info

Les départs d'Abidjan observés depuis début mars 2011 ne sont certainement pas sans conséquences pour les acteurs du Secteur privé déjà affaiblis.
Pour toutes les entreprises qui fonctionnent encore dans cet environnement d`insécurité, les déplacements des populations abidjanaises vers l`intérieur du pays constituent un autre problème. En effet, en quittant Abidjan pour des destinations plus ou moins sécurisées, des milliers d`employés de plusieurs entreprises de la place ne pourront certainement plus honorer leurs engagements vis-à-vis de leurs employeurs respectifs. Les absents dans les services seront de plus en plus nombreux. Par conséquent, en plus des difficultés des chefs des entreprises encore ouvertes à obtenir une bonne concentration de leur personnel, un absentéisme des employés - du reste compréhensible du fait du climat d`insécurité généralisé - conduira au pire. C`est-à-dire à la fermeture de nombreuses sociétés. Si non, celles qui vivent déjà les effets d`un programme restreint dû à la mise au chômage technique d`une partie du personnel, seront obligées de revoir ce programme avec un personnel encore plus réduit. En poste dans une société d`assurance à Abidjan, un cadre interrogé dans la journée du lundi 21 mars 2011 a confié qu`à cause de la crise post-électorale, il est contraint de faire le travail de 15 personnes. Ce, parce que des centaines d`employés ont été provisoirement licenciés par sa Direction générale. Cela signifie que si parmi les employés encore en service, certains sont touchés par l`exode massif, ce cadre travaillera pour plus de 15 personnes. Et si les déplacements massifs ne s`arrêtent pas, le quota augmentera jusqu`à ce qu`il soit lui-même touché par l`exode. Et, il en sera ainsi pour toutes les sociétés, puisque, pour la plupart, les travailleurs sont concernés de près et de loin par l`environnement d`insécurité à Abidjan. Même les plus téméraires résisteront difficilement au mouvement. Dans un tel cas de figure, il est évident que les patrons des différentes entreprises qui ont déjà le moral bas du fait de l`incertitude et du manque de perspectives et de visibilité causés par la psychose sécuritaire de la crise post-électorale, vivront une peine intérieure indescriptible. Parce qu`ayant investi des années durant pour...finalement rien. Ce ne sont pas les propriétaires des entreprises qui ont déjà fermé qui diront le contraire. Récemment, dans un entretien, Jean Kacou Diagou (président du Conseil d`Administration de la Confédération grandes entreprises de Côte d`Ivoire / Cgeci) a soutenu qu`il n`y avait pratiquement plus d`activités économiques en Côte d`Ivoire.

Hermance K-N


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