samedi 26 mars 2011 par Le Patriote

Ce n'est plus qu'un secret de polichinelle. Le Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo ne fait plus partie de l'Internationale Socialiste (IS). L'ancien parti au pouvoir paie ainsi le prix de ses comportements xénophobes et de ces nombreux manquements aux droits de l'homme. Autant cette décision est salutaire, autant les nombreux observateurs de la crise ivoirienne se demandent pourquoi maintenant. En effet, le FPI et Laurent Gbagbo ont tourné le dos à l'idéal socialiste depuis bien longtemps. Depuis 2000, pour écarter Alassane Ouattara du scrutin présidentiel, Gbagbo à engagé le FPI aux côtés des ivoiritaires . Le FPI venait, ainsi, de prendre un virage à 180°. De la gauche, qui prône les valeurs d'humanisme, de liberté, de partage, d'intégration, le Front populaire atterrit de plain-pied à l'extrême droite. En quelques semaines, les frontistes deviennent les chantres du tribalisme, du népotisme et de la xénophobie. C'est dans cette condition que Gbagbo se fait élire de façon calamiteuse , comme lui-même l'a reconnu. Mais, très vite, Gbagbo et son parti montrent un autre visage aux Ivoiriens et au monde entier. Celui du mépris pour les droits de l'homme. Les marches sont réprimées et l'opposition est diabolisée. Pis, le Front populaire prend une allure fasciste et populiste, et le pouvoir Gbagbo vire dans la violence. Les arrestations, emprisonnements et assassinats deviennent le quotidien de l'ex-membre de l'Internationale socialiste. Malgré tous ces méfaits, l'IS a continué de collaborer avec celui qui, chaque jour qui passait, ressemblait à tout, sauf à un socialiste. Et quand la crise militaro-civile éclate en 2002, le Front populaire ivoirien se découvre et affiche son visage nationaliste. Mais, c'est à l'occasion de la présente la crise postélectorale que le FPI bat tous les records. Battu par Alassane Ouattara, ce parti refuse de partir. Gbagbo et son parti s'accrochent au pouvoir en usant d'une violence barbare pour tenter un passage en force. Mis au banc de la communauté internationale, Gbagbo tente de se retourner vers ses anciens amis socialistes. Mais ces derniers ne veulent pas être complices de celui qui a cessé d'incarner les valeurs du socialisme. Jack Lang, François Hollande, Martine Aubry et une grande partie de la direction du Parti Socialiste français le lâchent. Il se retourne vers son ami Atta Mills fraîchement élu au Ghana. Mais la réponse de ce dernier est sans équivoque. Il y a l'amitié et la vérité , lui aurait répondu le président ghanéen. Idem pour le nouvel homme fort du Niger. Le socialiste Mahamadou Issoufou à peine élu à demander à Gbagbo de partir. Même son compagnon de longue date, le nouveau chef de l'Etat guinéen, Alpha Condé, lui demande de céder le pouvoir. Malgré tout cela, le FPI et Gbagbo continuent de massacrer les ivoiriens et les populations de la sous région pour conserver un pouvoir perdu dans les urnes le 28 novembre. L'exclusion officielle du FPI qui sera proclamée à la prochaine réunion de l'IS, arrive un peu en retard car depuis dix ans, le socialisme a foutu le camp chez les frontistes. Mais, ne dit-on pas que mieux vaut tard que jamais ?

Koné Lassiné



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