lundi 28 mars 2011 par Le Patriote

C'est un séjour sur les bords de la Seine des plus mouvementés pour Attéby Williams, député de Yopougon. La rumeur de sa présence dans la capitale française a entraîné une vague d'émoi au sein de la communauté ivoirienne. On nous a dit que Attéby Williams est à Paris. Si vous avez des informations, merci de nous appeler. Il ne peut pas tuer nos parents au pays et venir se bronzer ici. La France, ce n'est pas pour les génocidaires , lâche un jeune Ivoirien dans un salon de coiffure à Château d'eau, Paris 10ème arrondissement. Nous avons juste le temps de nous coiffer qu'une discussion éclate entre ces jeunes et un supporter de Laurent Gbagbo, ex-chef de l'Etat. C'était le jeudi 24 mars. Le lendemain vendredi, la présence du sieur à un débat sur la crise ivoirienne à l'Assemblée nationale française irrite davantage les jeunes Ivoiriens de France. La nouvelle se répand à travers toute la capitale. Attéby Williams, abonné aux diatribes anti-françaises et aux appels au meurtre est là. Solide gaillard, dans un costume sombre, narcissique et méprisant à souhait. Dans la salle du débat, c'est un véritable pugilat verbal entre lui et l'écrivain-journaliste Tirbuce Koffi. L'homme de main de Simone Gbagbo peine à convaincre. Mais dehors, à l'entrée de l'hémicycle, un autre décor se plante. Les jeunes affluent. Le détachement de la Police et de la Gendarmerie française fait appel à du renfort. La zone est vite bouclée et les invités surprises de Attéby Williams tenus à l'écart par le cordon de sécurité. A la fin du débat, les services secrets français demandent au faucon de l'ex-régime son passeport. C'est en ce moment que le pot aux roses est découvert. Il détient un passeport de la Guinée Bissau sous une fausse identité. Selon nos sources, le document lui est retiré pour nécessité d'enquête. Une fois dehors le député est accroché au téléphone. Brigitte Kuyo, responsable LMP, à côté murmure des invectives à l'encontre du Président de la République de Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara.
J'ai gardé mon sang froid. Parce que si je réagissais, les policiers allaient m'écarter de ma position stratégique. Pour moi, il fallait trouver coûte que coûte Attéby Williams. Quand je l'ai vu en train de frimer, je me suis approché, et je l'ai interpellé violemment. Il a crié, son téléphone est tombé et il voulait enlever sa veste. Les agents de police l'ont maitrisé et moi également. J'ai expliqué aux policiers que ce monsieur est un génocidaire qui se promène sous une fausse identité , nous a expliqué C.M. dit l'allemand noir , désormais célébré en héros.
Après un bref échange avec les flics, l'infortuné faucon de l'ex-régime est autorisé à quitter les lieux sans son faux passeport. Embarqué dans un véhicule de marque Renault, type Clio, la délégation LMP s'ébranle vers les Champs Elysées. Attéby Williams qui a toujours la peur au ventre se contente d'un jus de fruit. Puis direction à Aubervilliers (département 93) au domicile de Kuyo Brigitte. A ce niveau, pour échapper à une éventuelle filature, c'est désormais dans une Citroën C5 que celui que les jeunes parisiens appellent le génocidaire embarque en direction de la commune de Champs sur Marne plus précisément à l'hôtel Ibis. C'est là qu'il prend ses quartiers. Mais pour y entrer, son véhicule fait plusieurs tours avant de se décider à marquer l'arrêt. Le député s'engouffre mais prend le soin de rentrer de dos. De quoi avait-il peur ? Difficile de répondre. Le lendemain samedi, il est entendu par les services de la Direction de surveillance du territoire pendant de longues heures. Ce lundi, il devrait répondre à une autre convocation.
Par ailleurs, une plainte contre Attéby Williams a été déposée ce vendredi 25 mars au commissariat du 7ème arrondissement. La déclaration a été enregistrée sous le numéro 2011/010737 à 22h04. Ainsi va la petite vie du bouillant député sur les bords de la Seine.
Coulibaly Brahima, (Envoyé spécial à Paris)


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