lundi 28 mars 2011 par L'Inter

Démonstration de force du camp Gbagbo, samedi et dimanche derniers à la Place de la République à Abidjan-Plateau. Plusieurs milliers de partisans du président ivoirien investi par le Conseil constitutionnel s'y sont rassemblés durant deux jours en réplique à la pression de la communauté internationale qui reconnaît Alassane Ouattara comme président élu. Face à la CEDEAO et l'ONU qui le pressent de céder le pouvoir à Ouattara, Laurent Gbagbo a décidé de mobiliser ''son peuple'' pour combattre l'extérieur. Samedi, à l'appel de Charles Blé Goudé, leader des jeunes patriotes, ce sont des dizaines de milliers de personnes qui ont envahi la place de la République, le c?ur du pouvoir. "Gbagbo ou rien", "La Côte d'Ivoire appartient aux Ivoiriens", "Je suis prêt à libérer ma Côte d'Ivoire" ou encore "Sarkozy, ce pays est ton terminus", lisait-on sur des pancartes et autres affiches que brandissaient les manifestants. Blé Goudé a fait son entrée sous les hourras en portant un matelas à l'épaule. C'est que le rassemblement de samedi avait des allures de camping festif et s'était poursuivi toute la nuit avec des séances de prière, pour s'achever dimanche en fin de matinée. "Avant d'attaquer Laurent Gbagbo, vous allez (devoir) égorger tout ce monde-là", a lancé le ministre de la jeunesse de Gbagbo à l'adresse de la communauté internationale, lors de son intervention. "Il n'y aura pas de guerre civile", devait insister Blé Goudé. Le leader de la galaxie patriotique a dénoncé ''l'immixtion inacceptable'' du président français Nicolas Sarkozy, de l'Américain Barack Obama, de l'ONU et de la CEDEAO, dans la politique intérieure de la Côte d'Ivoire. Blé Goudé a renouvelé son appel incessant au "dialogue interivoirien" pour "trouver une solution à la crise post-électorale". Pour sa part, le président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N'Guessan, a accusé M. Ouattara d'être "un mercenaire au service de l'impérialisme occidental". La pression du camp Gbagbo sur l'extérieur se fait plus forte au moment où le Conseil de sécurité de l'ONU doit examiner, dans les prochains jours, un projet de résolution déposé par la France visant à interdire l'utilisation d'armes lourdes à Abidjan et demandant explicitement le départ du pouvoir du président Gbagbo. Ce ne sont pas les coups bas du président français, Nicolas Sarkozy, qui feront reculer le peuple de Côte d'Ivoire et qui feront partir Gbagbo du pouvoir , a dit le président du FPI. Le grand rassemblement des patriotes à Abidjan coïncidait aussi avec la nomination, samedi dernier par l'Union africaine (UA), de l'ex-ministre cap-verdien des Affaires étrangères, José Brito, comme son haut représentant en Côte d'Ivoire, en vue d'organiser des négociations pour résoudre la crise post-électorale. Un choix contesté par M. Ouattara mais qui ne gêne pas le gouvernement Gbagbo. On accepte, mais maintenant c'est à l'UA de décider , a indiqué, dimanche à l'AFP, le porte-parole du gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello. Il s'est par ailleurs, réjoui de la forte mobilisation des samedi et dimanche à la place de la République, estimant que c'était un signe fort à la communauté internationale. Le plus important, c'est de montrer que le peuple est d'accord avec le président Gbagbo et qu'il est déterminé, même avec les mains nues, à résister à n'importe quel char, à n'importe quelle force extérieure , a averti Don Mello, porte-parole du gouvernement Gbagbo.

TRA BI Charles


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