mardi 29 mars 2011 par Nord-Sud

A l'instar de plusieurs régions du pays, Gagnoa a été marquée par les troubles de la crise post-électorale. Les excès commis sur les populations dans les sous-préfectures de Dignago et de Diégonéfla sont encore vivaces dans les esprits. Sans oublier la récente fusillade dans le quartier de Barouhio consécutive à une altercation à un barrage civil. Afin de prévenir tout débordement, le préfet de région, Réné Mohiro, a pris l'initiative de créer une plateforme réunissant les hommes de Dieu de toutes les confessions religieuses. Nous allons voir les actions à mener pour éviter que ce qui s'est passé ailleurs ne se passe aussi dans notre région , avait déclaré Siméon Aké, archevêque de l'église catholique de Gagnoa, le jour de la mise en place de cette plate-forme. Quelques jours plus tard, ce collectif des responsables des confessions religieuses, dirigé conjointement par l'archeveque Aké et l'imam Soualio monte au créneau pour lancer un appel à la fois aux politiciens et aux populations locales. Il leur demande de tout mettre en ?uvre pour épargner la ville de Gagnoa des affrontements inutiles. Nous sommes des croyants. Notre foi commune en Dieu nous interdit toute division et toute exclusion. Notre fraternité va au-delà de tout lien, de sang, politique, religieux, ethnique et tribal , interpelle-t-il dans une déclaration rendue publique. Pour les religieux, il est temps que les Ivoiriens tournent au plus vite cette triste page de leur histoire. Car, diront les dignitaires religieux, notre pays a déjà fait de nombreuses victimes. Rien ne justifie toutes ces tueries, toutes ces atrocités . Pour revenir au cas spécifique de la cité du Fromager, les religieux estiment : nous n'avons ici à Gagnoa aucune raison d'entrer dans cette violence aveugle qui fait tant de veuves, de veufs, d'orphelins, de démunis, de laissés pour compte . Cet appel arrive à un moment où l'insécurité grandissante à Abidjan a fait fuir une partie de la population. Des déplacés qualifiés de laissés pour compte . Mieux vaut accorder une oreille attentive à ce message de paix et de tolérance des religieux pour que cessent à jamais ces actes de violence. Ce souhait est réalisable. Que chacun fasse attention en bannissant le langage d'exclusion, de suspicion. Les affrontements commencent toujours par des déclarations. Soyons tous des artisans de la réconciliation, agents de la paix , plaide le collectif des religieux de Gagnoa.

Alain Kpapo à Gagnoa


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