jeudi 31 mars 2011 par Le Patriote

Situation très confuse à San-Pedro dès l'annonce de la prise de certaines villes de l'Ouest. Depuis mardi 29 mars dernier, c'est la débandade générale. La physionomie de la cité a changé. Au grand rond-point de la gare routière, au carrefour Thanry et Colas, endroits où la police et la gendarmerie sont toujours présentes pour le contrôle quotidien, point de corps habillés. Le marché grouille de monde malgré la hausse vertigineuse des prix des denrées alimentaires. La population semble faire des provisions en attente de quelque chose. Les gens sont sur le qui-vive. Les coups de fil n'arrêtent pas. Chacun s'informe sur la situation des villes environnantes. Selon les informations qui leur parviennent, des corps habillés de Guiglo, Taï et Néka auraient déserté et seraient à Tabou. Pour corroborer ces informations, un spectacle insolite est donné de voir à la population ce mardi après-midi. Des motocyclistes, à deux ou trois sur des motos, sacs de voyage au dos, tous couverts de poussière, entrent dans la ville, en provenance de Tabou surement. Ce défilé motorisé a duré jusqu'à la nuit tombée. Les commentaires allaient donc bon train : Ce sont les gendarmes qui ont quitté leur localités pour San-Pedro ou Ce sont des renforts qui arrivent pour sécuriser la ville . Aux environs de 18 h 30 mn, les gens avaient commencé à déserté les rues comme s'ils s'étaient passés le mot. Chacun, à pieds, à vélo, à moto ou en voiture, se hâtait vers son logis. Des quartiers d'habitude grouillants et bruyants, sont devenus soudainement calmes. Ce mercredi matin, lorsque la prise de Buyo fut connue de la population, tout le monde était dans l'attente. Un peu avant midi, la nouvelle de la traversée de Yabayo et la prise de Soubré tomba. Les corps habillés, dans des cargos et 4X4, armés, entreprirent des patrouilles. Les jeunes ?'guerriers'' Kroumen, figures noircies de charbon, se déportèrent à l'entrée de la ville, pour dit-on, la sécuriser. Les curieux avaient envahi les abords des voies. A certains endroits, les patrouilles tirèrent des rafales en l'air pour amener les gens à ne pas s'exposer, donc à rentrer. Ce fut la panique. Au marché, c'était le sauve qui peut. Les étales étaient renversées. Les gens couraient dans tous les sens. A la gare routière, la même scène. Ils arrivent, ils sont au corridor . Après ce moment de cafouillage monstre, le calme revint. Les quelques commerçants qui avaient encore leurs magasins ouverts, les fermèrent précipitamment. Sachant que les FRCI étaient à Soubré, donc à moins de 130 km de San-Pedro, la population attendait, inquiète, cette arrivée imminente. Cet après midi de mercredi 30 mars 2011, au moment où nous mettions sous presse, San-Pedro était dans la psychose.
SORY BLINTIAKA (Correspondant)


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