jeudi 31 mars 2011 par L'Inter

Le milieu offensif du RC Lens bat la chamade en ce moment. La crise post-électorale en Côte d'Ivoire qui fait planer la menace d'une guerre civile, donne des soucis à Akalé Kanga. Sorti d'une période de mise à l'écart, l'international ivoirien craint pour sa famille et les populations en Côte d'Ivoire. Longtemps laissé à la cave, selon ses propres termes, par le Racing Club de Lens, Akalé a ramé dur pour retrouver la lumière sur l'aire de jeu. Motivé en fin d'année dernière par Jean-Guy Wallemme, l'ancien coach du club Sang et Or, l'Ivoirien a pu enfin retrouver la scène. Depuis, il lutte avec le RCL pour ne pas descendre. Avant le duel avec l'Olympique de Marseille qui arrive dimanche prochain au stade Bollaert, Akalé a lancé un appel à la révolte lensoise le mardi 29 mars, dans les colonnes de France Football. Il voudrait bien jouer un mauvais tour à son ancien club. Mais les pensées du milieu offensif, ces derniers mois, se tournent également vers la Côte d'Ivoire, en proie à une grave crise socio-politique entre pro-Gbagbo, le chef d'Etat proclamé par le Conseil constitutionnel, et les partisans de Ouattara, président reconnu par la communauté internationale. J'ai toute ma famille là-bas. J'appelle souvent pour avoir des nouvelles. Il y a souvent des tirs dans le quartier où habite ma famille, là où j'ai grandi à Abidjan. Il explique que lors de précédentes crises, en 2006, autour de Didier Drogba, la sélection était montée au créneau pour appeler les Ivoiriens à l'union, parce qu'ils tenaient à donner du répit à un pays aux soubresauts politiques fréquents. On ne prend plus position, précise Kanga Akalé. C'est maintenant un truc politique. On en est arrivé à un point où ce n'est plus le football qui va rassembler tout le monde. Les footballeurs ne peuvent plus s'immiscer dans le débat. On n'a plus notre mot à dire. On ne peut pas se mêler de quoi que ce soit, nos familles sont là-bas. La peur, Akalé la connaît, mais souvent il trouve le réconfort dans la prière. On n'a plus qu'à prier. A chaque fois que j'apprends qu'il y a eu des tirs dans notre quartier, j'appelle directement ma famille pour savoir si tout va bien. C'est difficile. Je me dis qu'il ne faut pas qu'un matin on m'appelle à 5 ou 6 heures pour me dire qu'un frère, qu'un parent a reçu une balle. Quand je vois un appel de Côte d'Ivoire tombé sur mon portable, mon c?ur bat la chamade..., a confié le milieu de terrain lensois, motivé pour la confrontation de dimanche prochain avec l'Olymique de Marseille.

Alphonse CAMARA


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