jeudi 31 mars 2011 par Soir Info

L`abbé Norbert Abekan n'avait probablement jamais autant côtoyé la mort. Le curé de la paroisse Notre dame de la tendresse (Riviera) a été la cible d'inconnus qui- dans la nuit de mardi- ont ouvert sur lui le feu. Il a été grièvement blessé à la jambe et a dû être opéré à la Polyclinique internationale Sainte Anne-Marie. Ses jours ne sont pas en danger, selon la formule consacrée.
Comment le grave incident a-t-il pu arriver ? Selon les témoignages recueillis et croisés auprès de proches, le serviteur de Dieu a été pris pour cible presqu'à la hauteur du Café de Rome dans le sens Treichville-Cocody. Il revenait alors de Port-Bouet où, en compagnie d'un certain nombre de personnalités religieuses, il avait participé à une émission bien connue sur Radio espoir Rendez-vous avec diffusée tous les mardis. Des individus à bord d'un taxi ont foncé sur le curé en mitraillant sur son véhicule. Une des balles aurait transpercé la portière et atteint Abekan à la jambe. C'est un miraculé. Il n'y a qu'à voir l'état de son véhicule pour s'en apercevoir ! , nous a concédé un proche du père Abekan choisissant l'anonymat. Le prêtre aurait été suivi dans ses mouvements depuis le siège de la radio catholique à Port-Bouet. Des individus embusqués à la sortie de la radio avaient- selon
toute vraisemblance- communiqué le signalement du véhicule du curé à des complices positionnés sur le boulevard lagunaire au Plateau. Les faits se sont produits passé 23 heures : l'émission à laquelle avait pris part Norbert Abekan se tient entre 21 h30 et 23h.
Que lui voulaient ces individus qui ont tiré en rafale sur sa voiture ? Un des confrères du curé faisait valoir que les dernières sorties d'Abekan ne lui ont pas attiré une unanime sympathie. Le prêtre s'était montré très critique vis-à-vis des restrictions qui ont été imposées à la Côte d'Ivoire, fustigeant notamment l'embargo sur les médicaments avec son lot de désolations. Il aurait reçu depuis quelques signes d'inimitiés. Est-ce cela la raison principale de l'attentat ? Il faudra probablement attendre avant d'être situé.
Hier, à 13 heures, nous nous sommes rendus à la Pisam à Cocody, espérant faire la rencontre du miraculé . L'ambiance n'était pas tout à fait à la visite à l'aune de cette scène que nous découvrions : le médecin traitant se donnait un grand mal à expliquer à un groupe de personnes que les visites étaient formellement interdites. Ce sont les consignes. Et cela répond à des questions sécuritaires. Mais comme je vous l'ai dit : l'intervention s'est bien déroulée. Il (Norbert Abékan) va mieux , disait le médecin. Lorsque nous nous présentions à lui, il assénait : C'est valable pour vous. Je dis pas de visite hormis pour des personnes déjà identifiées . Le médecin paraissait quelque peu acculé. Entre supplications de proches et demande pressante d'un journaliste, il observait une délicate fermeté. Nous n'insistons pas outre mesure. Quelques confrères qui étaient arrivés au même moment que
nous avaient dû regagner leurs rédactions. Hier soir, le père Abekan était toujours en clinique et la consigne de filtrer les visites restait en vigueur. Il nous a été également signifié que le même jour, le Bishop Guy-Vincent Kodja, fondateur de l`église Meg-Vie, a été la cible de tireurs embusqués sur le boulevard lagunaire au niveau du stade Félix Houphouët-Boigny. Son chauffeur et son garde du corps seraient morts.
Kisselminan COULIBALY

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