mercredi 6 avril 2011 par AFP

STRASBOURG (Parlement européen), L'Union européenne
s'est dite prête mercredi à aider à la reconstruction de l'économie et des
institutions ivoiriennes lorsque le conflit entre le président reconnu par la
communauté internationale et son rival aura été réglé.
"Nous sommes prêts à envisager toute une série de mesures, à présenter un
paquet financier et institutionnel" en faveur du pays, dès que la situation
politique sera stabilisée, a déclaré le ministre hongrois délégué aux Affaires
étrangères, Zsolt Németh, dont le pays assure la présidence semestrielle de
l'UE.
Il s'exprimait devant le Parlement européen au nom de la chef de la
diplomatie européenne Catherine Ashton, qui n'avait pu faire le déplacement.
Le ministre n'a pas donné de détails sur l'aide européenne envisagée. Mais
les besoins en Côte d'Ivoire sont très importants.
L'économie du pays, qui repose en grande partie sur les exportations de
cacao, est en crise depuis le début de la crise née, après l'élection
présidentielle de novembre, entre le chef d'Etat sortant Laurent Gbagbo et
Alassane Ouattara, reconnu président par la communauté internationale.
Problèmes d'approvisionnement, inflation, chômage, système bancaire grippé:
tout le quotidien, des familles comme des entreprises, est bouleversé.
Locomotive de l'Afrique de l'Ouest francophone et leader de l'Union
économique et monétaire régionale (Uémoa, dont elle représente 40% du PIB), la
Côte d'Ivoire traverse la plus grave crise économique et sociale de son
histoire.
Les sanctions imposées depuis début 2011 par l'Union européenne au régime
de M. Gbagbo, encore renforcées mercredi, pour l'asphyxier et le forcer à
céder le pouvoir, ainsi que la rupture entre Abidjan et la banque centrale
ouest-africaine (BCEAO) expliquent pour l'essentiel ce choc.
L'UE a décidé notamment d'interdire mercredi l'achat d'obligations et de
titres ainsi que l'octroi de prêts au gouvernement de M. Gbagbo, alors que les
forces de M. Ouattara ont engagé l'assaut final contre le bunker où il est
retranché. M. Gbagbo refuse de se rendre malgré l'effondrement de son régime.
Le ministre hongrois a défendu l'intervention des forces de l'ONU et de la
France sur place, malgré les critiques exprimées par certains pays africains.
"C'est un message clair envoyé à tous les pays et régimes qui utilisent la
violence contre leur propre population", a-t-il dit, "j'espère que cela va
convaincre ceux qui ont des doutes sur le respect des règles démocratiques".
Le ministre a souligné dans le même temps que le soutien régional était
capital pour éviter que de telles interventions ne prennent "la forme d'une
croisade" ou ne ressemblent "à la guerre en Irak".

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