lundi 11 avril 2011 par AFP

ABIDJAN - La force de l`ONU en Côte d`Ivoire (ONUCI) et la force française Licorne ont poursuivi leurs frappes dans la nuit de dimanche à lundi près de la résidence du président sortant Laurent Gbagbo, dont les forces ont réussi ces derniers jours à regagner du terrain à Abidjan face aux combattants d`Alassane Ouattara.
Le camp Gbagbo a aussitôt accusé la France de n`avoir pas d`autre objectif que d`"assassiner" le président sortant.

Peu après minuit, une nouvelle série de frappes aux missiles a été
déclenchée en direction de la résidence du président, a-t-on appris de source
proche de l`opération et auprès de témoins.
Dans un communiqué publié dans la nuit, Alassane Ouatara a annoncé qu`il
avait demandé" le jour même au secrétaire général des Nations unies Ban
Ki-moon la "neutralisation" des armes lourdes de son adversaire, "conformément
à la résolution 1975" de l`ONU.
En fin de journée, deux missiles avaient été tirés dans le secteur de la résidence présidentielle vers 18h45 (heure locale et GMT), a rapporté un
habitant. Des tirs nourris de mitrailleuses lourdes ont répondu dans ce
quartier pro-Gbagbo, selon la même source.
Dans un contexte de détérioration de la situation politique et sécuritaire,
les hélicoptères de l`ONUCI et de la force Licorne avaient tiré auparavant
"plusieurs missiles sur des véhicules blindés situés à l`extérieur de la
résidence de Laurent Gbgabo" dans le quartier de Cocody (nord), a indiqué une
source proche de l`opération à l`AFP.
Un habitant de Cocody a dit avoir vu "un hélicoptère français tirer quatre
missiles dans le secteur de la résidence", peu avant 17h00.
Ces frappes ont été menées "pour neutraliser les armes lourdes" dans les
environs du palais et de la résidence de Laurent Gbagbo ainsi que dans
plusieurs camps militaires, a déclaré à l`AFP le porte-parole de l`ONUCI.
"On a repris l`opération consistant à neutraliser les armes lourdes partout
où elles se trouvent. L`ONUCI et Licorne ont entrepris de viser des cibles en
plusieurs endroits, notamment aux abords du palais présidentiel et dans les
environs de la résidence présidentielle", a déclaré le porte-parole Hamadoun
Touré.
Les tirs ont également visé aussi "les camps où les exercices de
reconnaissance ont permis d`identifier des armes lourdes", a-t-il ajouté.
"Au cours des trois, quatre derniers jours, on a constaté une utilisation
de ces armes lourdes contre les populations civiles et les Casques bleus. Les
tirs contre le siège de l`ONUCI ont continué, d`où la nécessité de réagir pour
protéger les populations civiles conformément à notre mandat", a-t-il ajouté.

Ces informations sont reprises dans un communiqué publié à New York de M.

Ban Ki-moon.
"La poursuite de l`utilisation d`armes lourdes contre les populations
civiles et les Casque bleus, ainsi que les attaques contre le quartier général
du gouvernement légitime, m`ont poussé, une fois de plus, à ordonner à l`ONUCI
d`utiliser tous les moyens nécessaires pour empêcher l`utilisation des ces
armes", a dit M. Ban.
Le porte-parole du gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello, a dénoncé les

frappes, affirmant que la France "cherchait des prétextes pour réattaquer", en
référence à l`attaque samedi sur le QG d`Alassane Ouattara, démentie par le

camp Gbagbo.
Pour la France "il n`y a pas d`autre objectif" que d`"assassiner le chef de
l`Etat, tout le reste n`est que prétexte", a-t-il dit.
Des tirs à l`arme lourde avaient repris dimanche près du palais

présidentiel dans Abidjan. Le Plateau et Cocody sont largement contrôlés par

les forces fidèles à Laurent Gbagbo, qui s`y battent avec acharnement contre
celles d`Alassane Ouattara.
Samedi, le Golf Hôtel, où M. Ouattara et son gouvernement sont reclus
depuis le début de la crise post-électorale il y a plus de quatre mois, a été
la cible de tirs, notamment de mortiers.
La France, dont la force militaire Licorne tient l`aéroport d`Abidjan, dans
le sud de la ville, et l`ONU ont toujours affirmé qu`elles n`avaient pas pour
mission de renverser M. Ggbabo.
Les forces d`Alassane Ouattarra essaient de sécuriser la capitale

économique, dont la population, évaluée à quatre millions d`habitants, est au

bord d`une catastrophe humanitaire.
"Nous avons de très vastes mouvements de population d`un quartier à l`autre
(à Abidjan) car aucun quartier n`est vraiment sécurisé", a déclaré le
coordonnateur humanitaire entre les agences de l`ONU et des ONG, Ndolamb
Ngokwey, contacté au téléphone à Abidjan depuis Paris.
Interrogé sur la présence de cadavres dans les rues de la métropole
économique ivoirienne, ce responsable a répondu: "Beaucoup de personnes m`ont
raconté qu`il y avait beaucoup de cadavres qui jonchaient les rues, et pas
seulement dans le quartier des ambassades".

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