lundi 11 avril 2011 par AFP

DAKAR, Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo
arrêté lundi "ne devrait pas bénéficier d`un exil doré" à l`étranger qui
l`exempterait de poursuites pour "crimes contre l`humanité", a estimé
l`organisation Human Rights Watch (HRW).
"Laurent Gbagbo a été mis en cause de manière crédible dans des crimes
contre l`humanité et d`autres atrocités dont il devra répondre. Il ne devrait
pas bénéficier d`un exil doré dans un pays qui le protègerait contre des
poursuites au niveau national ou international", a affirmé le responsable
Afrique de HRW, Daniel Bekele, dans un message transmis à l`AFP à Dakar.
M. Gbagbo doit être traité "de même manière que tout autre prisonnier, de
manière humaine, dans le respect du droit international" par le régime
d`Alassane Ouattara, reconnu président ivoirien par la communauté
internationale, a précisé M. Bekele.
"Après des mois de combats durant lesquels la population civile a
terriblement souffert, Alassane Ouattara prend le contrôle d`un pays
profondément divisé" et son gouvernement doit "s`assurer que tous ceux qui
sont responsables des crimes qui ont marqué cette page douloureuse de
l`histoire ivoirienne soient jugés de manière équitable, quel que soit leur
rang, ou le camp politique dont ils se réclament", a-t-il conclu.
Le coordonnateur de la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH), Me
Assane Dioma Ndiaye, a aussi appelé à éviter d`accorder une impunité au
président ivoirien sortant, en demandant notamment une réaction rapide de la
Cour pénale internationale (CPI).
Laurent Gbagbo "devrait être jugé par la CPI et non par la justice
ivoirienne" parce que les crimes attribués à ses forces sont des "crimes
contre l`humanité, qui se caractérisent par leur ampleur et leur
systématisation. J`espère que la CPI va réagir le plus rapidement possible
pour une condamnation" de M. Gbagbo, a dit Me Ndiaye.
Selon lui, un jugement en Côte d`Ivoire du président sortant ne serait pas
approprié: "on peut craindre des règlements de comptes ou un procès au relent
de représailles alors que la CPI offre toute les garanties d`un procès juste
et équitable".
La LSDH est une des trois ONG africaines qui avaient appelé samedi à Dakar
à une mobilisation accrue de la communauté internationale pour écarter "le
spectre de la famine qui plane sur la Côte d`Ivoire", en estimant qu`une
intervention militaire décidée plus tôt y aurait sauvé plus de vies.

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