lundi 11 avril 2011 par AFP

CITE DU VATICAN - L`émissaire du pape, Peter Kodwo Turkson, qui a essayé de se rendre en vain début avril à Abidjan, a expliqué lundi qu`il voulait y lancer un appel aux Ivoiriens à refuser toute conception d`un "conflit interreligieux".
S`exprimant devant quelques journalistes, le cardinal ghanéen, président du
Conseil pontifical Justice et Paix, a estimé que la guerre civile opposant le
président élu Alassane Ouattara et le président sortant Laurent Gbagbo "n`est
pas interreligieuse", contrairement à ce que voudraient faire croire certaines
accusations réciproques de deux camps.
Le cardinal Turkson a expliqué qu`il aimerait maintenant s`y rendre à
Pâques pour délivrer ce message. M. Ouattara est de confession musulmane alors
que M. Gbagbo est chrétien.
Parti de Rome le 1er avril, l`envoyé du pape était resté bloqué à Accra, en
raison des combats dans la capitale économique ivoirienne. Il avait prévu,
a-t-il expliqué, de délivrer un message de paix dans la cathédrale et de
rencontrer la conférence épiscopale ivoirienne.
Le cardinal Turkson a exprimé son inquiétude pour l`Afrique de l`Ouest: "si
le conflit n`est pas réglé, l`instabilité politique menace" la région entière,
et "le prochain pays en vue est le Ghana", le danger se rapprochant toujours
plus de ce pays, après le Libéria, le Sierra Léone et la Côte d`Ivoire.
Il a notamment relevé "à quel point les mouvements de populations sont
fluides" à travers les frontières, évoquant le rôle des mercenaires armés.
Mgr Turkson a déclaré que "le Vatican n`avait pas essayé d`avoir une
influence sur la situation", mais ne cessait de recommander le dialogue entre
les deux adversaires. Il a fait allusion à un "conseil de paix" qu`il avait
dirigé en 2008 dans son pays, le Ghana, pour rapprocher les parties en
désaccord.
Interrogé sur une nouvelle tentative pour se rendre à Abidjan, le cardinal
a dit l`espérer vivement si les conditions le permettent: "je garde cette
possibilité ouverte et je prie que ce puisse être autour de Pâques".
Il a expliqué être resté bloqué à Accra, parce que les vols pour Abidjan
atterrissaient durant le couvre-feu. Il avait par ailleurs contacté l`ONU pour
monter dans un de leurs appareils, ce qui lui avait été déconseillé car ces
avions peuvent être la cible des forces pro-Gbagbo, et un passage par la route
à travers la frontière avec la Croix-Rouge avait été aussi jugé trop risqué.

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