Certains l'appellent Major , d'autres le basketteur à cause de sa grande taille. On l'aime ou on ne l'aime pas, il faut reconnaître que le sergent-chef Ibrahim Coulibaly est l'une des personnalités qui a le plus marqué l'histoire de la Côte d'Ivoire ces dix dernières années. IB comme le surnomment ses intimes, était celui qui a dirigé l'ex-rébellion du 19 septembre 2002 à ses débuts. Sa position, après l'arrestation de Laurent Gbagbo, était beaucoup attendue. Car, des rumeurs laissaient entendre qu'il refusait l'autorité du nouveau Président élu et que ses hommes continuaient de combattre auprès des miliciens proches de Laurent Gbagbo à Yopougon. Hier, IB a parlé. Et son discours est loin d'être une défiance aux nouvelles autorités. Mieux, le chef du commando mystique a balayé d'un faisceau pour le moins clair, l'ombre qui planait sur sa prétendue collusion avec l'ancien pouvoir. Mieux encore, on peut le dire, il est rentré dans les rangs. L'ancien soldat du Groupement des Sapeurs pompiers militaires a déclaré, au cours de sa conférence animée à PK 18, là où tout a commencé, qu'il se mettait à la disposition du président de la République, Alassane Ouattara. Même s'il soumet cette allégeance qui ne dit pas son nom à une audience avec le chef de l'Etat, il faut reconnaître que c'est un grand pas qu'il vient de poser dans son rapprochement avec le docteur Alassane Ouattara. Et surtout avec le Premier ministre Guillaume Soro l'existence de bisbilles depuis 2003 est de notoriété publique. Avec sa sortie, le sergent-chef Ibrahim Coulibaly que ses hommes appellent Général , met fin à toutes les supputations et montre qu'il a décidé, comme tant d'autres personnalités, de prendre en marche le train de la réconciliation et de la paix afin de reconstruire une Côte d'Ivoire nouvelle. IB a décidé de répondre à l'appel à la réconciliation du Président de la République. Il faut espérer ? et il n'y a aucune raison de ne pas le faire ? que cette décision est sincère et qu'elle n'est guère mue par des calculs politiciens. Dans tous les cas, l'exemple de Laurent Gbagbo est encore frais dans les esprits pour enseigner à tous ceux qui veulent ruser avec le peuple qu'ils savent désormais à quoi s'en tenir. Si IB a décidé d'inscrire quelque prétention qu'on lui prêtait dans le registre de la raison supérieure de la nation, cela ne peut être qu'à son honneur. Car les Ivoiriens qui ont majoritairement voté pour Alassane Ouattara commençaient à perdre patience.
Jean-Claude Coulibaly