Guillaume Soro (Premier ministre) : Le pays est gouverné
Nous avons tenu le premier conseil de gouvernement dans les locaux de la primature. Cela montre que les pays est en marche. Je demande à toute l'administration de se mettre au travail. Je demande aux Ivoiriens de garder la sérénité et d'aller au travail. Le pays est gouverné. Nous savons exactement ce qu'il faut faire. Une page est définitivement tournée. Il faut regarder l'avenir avec beaucoup d'espoir et d'optimisme. Aujourd'hui, il a été essentiellement question de la sécurité sur l'ensemble du territoire. Nous avons fait le point avec les ministères de la Défense et de l'Intérieur. Je pense que la sécurité s'est notoirement améliorée après les premiers jours de difficultés, où il y avait eu d'importants pillages dans la ville d'Abidjan. Des instructions fermes ont été données. Au niveau de l'armée, vous l'avez vu, tous les généraux ont sillonné les casernes militaires pour remotiver et remobiliser la troupe. Cette opération se déroule très bien. Le ministre de l'Intérieur nous a rendu compte de ce que les policiers aussi sont mobilisés à l'école de police et prêts à travailler. Il y a quelques problèmes de logistique que le gouvernement va prendre en charge très rapidement. Je pense que globalement, la sécurité s'améliore. Nous allons continuer de faire beaucoup d'effort pour que la normalité soit une réalité et que le citoyen soit totalement sécurisé. C'est un impératif donné par le président de la République. Nous allons y travailler.
Gnamien Konan (ministre de la Fonction publique) : Nous n'allons pas tout de suite sortir le bâton
() La priorité des priorités au niveau de mon département, c'est la présence au travail. Vous savez que tout le temps, on a accusé la Fonction publique d'absentéisme. Dans ce contexte, il faut que les fonctionnaires viennent au travail. Nous allons nous battre pour l'assiduité, la ponctualité et la gratuité du service. Il ne faut pas pour n'importe quel papier demander à être payé. Il faut la neutralité. Vous savez que le président de la République place son mandant sous le sceau de la réconciliation. Il y a des petits faits et gestes qui frustrent les Ivoiriens. Tout cela doit finir. Toujours en raison de la réconciliation, nous n'allons pas tout de suite sortir le bâton. Nous allons commencer avec la carotte. Nous allons inviter tout le monde à faire le maximum. L'essentiel est que chaque Ivoirien comprenne qu'il y a un défi à relever. On n'a même pas besoin de sortir le bâton
Jean-Marie Kacou Gervais (ministre des Affaires étrangères): Nous allons nous mettre au travail
() Dès cet après-midi (hier après-midi), après les avoir rencontrés hier (lundi), je vais rappeler tous mes collaborateurs pour que nous reprenions le travail. Notre ministère est sinistré par tous les pillages. Les équipements ont été détruits, c'est regrettable, mais nous allons nous mettre au travail. Rien n'est perdu tant qu'on a la volonté de réaliser ce que nous voulons.
Kandia Camara, ministre de l'Education nationale : Tout faire pour sauver cette année
Le conseil s'est bien déroulé. Nous avons abordé plusieurs thèmes. En ce qui concerne l'Education nationale, nous avons parlé de la reprise de l'école, le mardi 26 avril. Je lance un appel à tous les acteurs du système éducatif, les directeurs régionaux, les inspecteurs, les directeurs départementaux, les chefs d'établissements, les enseignants, les élèves, etc. Je demande à tout le monde d'être à son poste, dès le mardi à 7h. Nous devons tout mettre en ?uvre pour sauver cette année. C'est l'objectif majeur qui nous a été fixé par le président de la République et le Premier ministre. Et, nous allons nous y atteler .
Dagobert Banzio, ministre de la Jeunesse et des Sports : J'espère que cette crise va nous servir
J'éprouve aujourd'hui un sentiment de gâchis. Le Plateau qui a l'allure d'une ville abandonnée, qui est vide ! Aujourd'hui c'est mardi, c'est vrai que les gens reviennent. Mais, on voit bien que tout est barricadé quand ce n'est pas cassé. C'est une préoccupation ! Une alternance démocratique, quand elle est claire comme celle que nous venons de vivre, devrait se passer sans heurts, en douceur. J'allais dire, de façon sportive ! J'espère que cette crise va nous servir, va servir à tous les Ivoiriens. Qu'on puisse rapidement panser les plaies et faire en sorte que la Côte d'Ivoire retrouve sa place dans la sous-région et aussi pour les populations ivoiriennes qui sont très, très impatientes et qui ont beaucoup souffert durant cette crise. Il faut privilégier les intérêts supérieurs de la nation plutôt que les intérêts individuels .
Propos recueillis par MAE et C.S.