Dans le confessionnel des refondateurs, après la chute de leur chef, le président Laurent Gbagbo, la livraison de Aké N'Gbo dessine au mieux le mal-être et la misère de l'élite africaine.
L'ancien Premier ministre illégal a martelé pour se défendre et espérer le pardon qu'il est un universitaire. Il évite d'employer les termes intellectuel et cadre, deux statuts largement galvaudés sous nos yeux.
Ainsi, le savant N'Gbo, malgré la défaite électorale, a attendu la déconfiture diplomatique et la reddition militaire des socialos ivoiriens pour retrouver ses sens, sa lucidité et sa dimension. A présent l'agrégé à la tignasse genre professeur Tournesol veut convaincre ses compatriotes qu'il est différent de Affi N'Guessan, Sokouri Bohui, Blé Goudé et autres patriotes de malheur. Il ne serait ni un diseur de mensonges, ni un semeur de discrimination et de division, encore moins un assoiffé de pouvoir. C'est-à-dire un politicien ignoble.
Alors comment comprendre que l'ancien doyen de la faculté des sciences économiques ait pu actionner avec nuisance ses appuis de là-haut pour bloquer pendant de nombreuses semaines l'élection à la présidence de l'université pendant qu'il était forclos.
Comment accepter que le maître ait pu collaborer dans un gouvernement avec un délinquant qui a introduit la violence et la machette dans le temple du savoir. Surtout que cet activiste, un tricheur impénitent a fait licencier un pair enseignant et bastonner d'autres.
A la vérité, la ligue de défense de l'ami d'enfance de Laurent et du protégé de Simone rejoint les méthodes de la refondation. Dans cette secte, la leçon première est d'accuser et de rejeter la faute sur les autres. On le constatera d'ailleurs, aisément, quand au cours des procès qui se dérouleront sur leur gestion, les camarades en bleu sauront s'envoyer .
Désolant pour ce brillant économiste, fierté nationale et africaine qui s'est acoquiné aux jouisseurs, qui eux ne pensent qu'aux résidences somptueuses, aux bolides, au luxe et à la bamboula. Façon de conforter les méchantes langues (le sont-elles encore ?) qui disent que l'Africain ne vit que du ventre et du bas-ventre. Pauvre continent noir malade de ses élites.