jeudi 21 avril 2011 par Le Patriote

Les quatre mois de la crise postélectorale ont eu des effets néfastes sur les différents secteurs d'activités en Côte d'Ivoire. Le sport n'est pas en reste dans ce gâchis orchestré par le président déchu Laurent Gbagbo, arrêté le lundi 11 avril dernier. Au moment où le Président de la République Alassane Ouattara et son gouvernement ont appelé à la reprise du travail sur tout le territoire national, le monde sportif ne doit pas se mettre en marge de la reconstruction du pays. D'où la nécessité de retrouver les différents terrains de jeu. Certes, la mise en marche ne sera pas facile, mais il faut y aller. Le football, le handball, le basketball, le volleyball, le tennis, l'athlétisme, le golf, le cyclisme,Tous ont payé un lourd tribut à cette. Maintenant, il faut mettre le cap sur l'avenir.
Le football, sport roi, a été le plus affecté par cette crise inutile. Les sélections nationales senior et olympique ont été contraintes de se produire hors du pays. En troisième journée des qualifications de la CAN 2012, le capitaine Didier Drogba et ses partenaires ont du se soumettre à la décision de délocalisation de leur opposition contre le Bénin à Accra (Ghana) prise par la Confédération africaine de football (CAF). Même cas pour la sélection olympique qui a reçu en tour préliminaire des JO 2012 de Londres le Liberia au stade Ohene Djan de la capitale ghanéenne. Cette décision a eu des conséquences fâcheuses sur les finances de la Fédération ivoirienne de football (FIF) qui a du faire face à toutes les charges afférentes à l'organisation de ces deux rencontres à l'étranger. L'Etat étant dans l'incapacité de répondre présent, le président Jacques Anouma et son équipe ont du remuer ciel et terre pour faire face à cette situation et éviter l'humiliation au pays. La sélection senior locale a pris part à la 2e édition du CHAN au Soudan sans préparation et sans primes. Tout simplement parce que le pays, déchiré, n'a pu financer sa participation à la compétition. La sélection nationale des cadets qualifiée pour la Coupe du monde de sa catégorie au Mexique n'a pu honorer une invitation au Qatar où elle devrait prendre part à un tournoi international au début de ce mois d'avril. Au niveau des clubs ivoiriens, la Jeunesse club d'Abidjan-Treichville (JCA-T) et l'Africa Sport d'Abidjan ont fait les frais de l'entêtement de Gbagbo à conserver le pouvoir d'Etat malgré sa défaite à la présidentielle du 28 novembre dernier. Etant dans l'impossibilité de se rendre au Ghana, les Aiglons (Coupe de la Confédération), au Mali, les Abidjanais (Ligue des Champions), ont été simplement éliminés par forfait.
Que dire des compétitions nationales (Ligue 1, Ligue 2, division 3 et division régionale) ? Après plusieurs reports suite à la situation de guerre et au manque de financement, le championnat d'élite est toujours dans l'incertitude. Les clubs qui ont toujours misé sur la subvention fédérale ont le regard tourné vers la Maison de verre, siège de la FIF, à Treichville. Mais avec le retrait du sponsor de la Ligue 1, les choses s'annoncent plus compliquées. Même si le président Anouma avait rassuré les clubs que la subvention n'est pas menacée. En attendant l'ouverture des banques, les clubs croisent les doigts.
Les problèmes du football sont inhérents aux autres disciplines sportives. Le souci majeur est le financement. Si le football peut compter sur la quote-part de la participation de la Côte d'Ivoire au Mondial sud-africain en 2010 (environ 4 milliards F CFA) pour relancer ses activités, ce n'est pas le cas des autres fédérations. Ces dernières n'avaient d'yeux que pour la parafiscalité (taxe sur la vente du tabac) octroyée trimestriellement par le ministère des Sports. Les différents calendriers ayant subi d'importantes modifications, il s'avère indispensable de se remettre en route maintenant au risque de connaître une année blanche, l'année prochaine sur le plan continental. Sans compétitions, il sera difficile à la Côte d'Ivoire de désigner ses représentants dans les compétitions organisées par les différentes confédérations.
Pendant que la vie reprend petit-à-petit son cours normal, le sport, dans toutes ses composantes, doit s'y mettre. La reconstruction du pays en dépend également.
OUATTARA Gaoussou


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