jeudi 21 avril 2011 par Le Patriote

Entre joie et surprise. Les populations d'Abidjan et les habitués du Plateau, quartier des affaires de la capitale économique, étaient partagés entre deux sentiments hier, au deuxième jour de la démolition de l'espace des 60 logements communément appelé Sorbonne, par les partisans de Laurent Gbagbo. Nous sommes enfin libérés. Cet espace ne faisait pas la fierté de notre capitale économique , s'est réjoui M. Konan Martial, de passage autour de 13 heures vers le célèbre endroit. Avec lui, beaucoup de personnes que nous avons rencontrées, n'ont pas manqué de dire leur joie. Depuis longtemps, il fallait détruire cet endroit qui contrastait avec la beauté du quartier des affaires de notre capitale économique. Mais comme on le dit, il n'est jamais trop tard pour bien faire , s'est réjoui Mlle Beugré. Même les vendeuses de cet espace, qui ont vu la fin de leur commerce, n'ont pas manqué de féliciter le premier magistrat de la commune, Akossi Bendjo. Il y avait tellement de contraintes ici, qu'il n'était pas facile de travailler. Nous souhaitons que le maire puisse nous trouver un endroit approprié et plus hygiénique pour exercer notre commerce , a souhaité sous le couvert de l'anonymat une commerçante de cet espace. Des automobilistes et certains passants ont marqué un temps d'arrêt pour contempler l'?uvre de renaissance de ce qui était un véritable nid de voyous. Presque tous étaient étonnés à la vue du bâtiment qui est apparu comme par enchantement.

Un corps dans les décombres

Je ne savais pas qu'il y avait un si beau bâtiment en cet endroit. Comment des gens ont-ils pu nous cacher ce bâtiment ? , s'est exclamé un passant. Depuis le bus et autres taxis, les passagers n'avaient d'yeux que pour l'ex-Sorbonne. Du côté de la mairie, l'on se frotte les mains. Car il y a bien longtemps que le maire Akossi et son conseil municipal envisageaient la démolition de ce lieu. Rappelez-vous qu'il y a quelques mois, le maire avait prévu la démolition de cet espace.
Mais en complicité avec les autorités d'alors, les maîtres des lieux, eux-mêmes de mèche avec la police, ont fait avorter cette opération , rappelle Tehra Sinaly, Directeur de cabinet du maire. Selon lui, cette démolition s'imposait, parce que l'espace échappait à la mairie. La Sorbonne, est devenue un haut lieu de tous les vices. Il fallait la démolir , a insisté le collaborateur d'Akossi Bendjo. L'espace, abritera les locaux de la mairie , a-t-il rappelé. En attendant, il donne un aspect tout autre.
Un corps calciné, des tas de gravas, des badauds à la recherche de restes de planches, de tôles et ferrailles, un bulldozer démolissant les derniers magasins de l'espace, c'est le spectacle qu'offrait hier la Sorbonne en début d'après-midi. Du coup, les populations ont réalisé combien était reposant cet endroit d'ordinaire bruyant où les diatribes et autres chants patriotique agressaient les oreilles.
Depuis quelques années, la Sorbonne est devenue un no mans land, où Nado Clément et Dacoury Richard régnaient en maître, percevant même les taxes sur les commerces ? et bien d'autres pratiques peu catholiques ? au détriment de la mairie. La Sorbonne était devenue un haut-lieu de débauche. Les films pornographiques étaient diffusés à longueur de journée, alors que le collège moderne du Plateau est à quelques mètres d'ici , rappelle Tehra Sinaly. Pour mettre fin à l'impunité, le directeur de cabinet du maire du Plateau, a invité les organisations des droits de l'homme à faire la lumière sur le corps calciné qui a été découvert dans les décombres. Avec la démolition de cet espace, on peut le dire, le Plateau vient d'être délivré de son ténia, le pouvoir de Gbagbo est vraiment fini.
Thiery Latt


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