jeudi 21 avril 2011 par Le Patriote

C'était parti pour être un espace bien. Conviviale et divertissant. Un endroit où l'on supporte mieux le poids de la mi-journée et l'on oublie surtout le chômage, la galère et toutes sortes de difficultés qui assaillent le quotidien des Ivoiriens. La Sorbonne, du nom de cette prestigieuse université française de Paris s'est vite transformée en un lieu de rencontre, d'échanges et de discussion Plantée en plein c?ur du quartier des affaires du Plateau, la Sorbonne est partie est parti d'un espace de causerie entre midi et deux pour devenir une sorte d'agoras où les problèmes sociaux qui gangrène la Côte d'Ivoire avaient pions sur rue. La crise économique qui secoue le pays depuis deux décennies y est pour beaucoup. Puis, progressivement Dieu s'est invité en face de l'immeuble JECEDA au point de susciter des débats les plus passionnés les uns que les autres. Tous les dieux avaient les pourfendeurs et bien sur leurs fidèles défenseurs. Outre la religion, les causeries se déportèrent sur d'autres courants de pensée. Philosophique, théologique, littéraire, culturel, anthropologique, Histoire, Sport. Au fur et à mesure que la Sorbonne gagnait en notoriété, les politiciens véreux s'y intéressaient. Surtout le front populaire ivoirien de Laurent Gbagbo qui a vite vu en cet espace un lieu de promotion et de diffusion des idéologies de gauche. Le virage est franchi et la Sorbonne ne sert plus qu'une chose, la politique. Les premiers débats politiques font long feux pour finalement laisser place à des monologues où Gbagbo et son parti sont magnifiés, déifiés à longueur de journée. Les autres courants de pensée sont relégués aux calendres grecques. Les sorbonnards qui ont pris le manteau de jeunes patriotes règnent en maitre au Plateau sur leur espace. Désormais ils élèvent des impôts, construisent des magasins, contrôlent le commerce et le transport dans leur bled . Tout ou presque, à la Sorbonne, échappe au pouvoir de la municipalité et de l'administration. La piraterie et la contre bande se font à ciel ouvert. Le temple du savoir perd de sa superbe pour devenir au fil des semaines un bazar crasseux. Un véritable nid de bandits qui, soutenus par les refondateurs, écrasent l'autorité municipale. La Sorbonne des débats et autres causeries à fait place à la Sorbonne de la piraterie, du banditisme, de l'endoctrinement, de la facilité, de la paresse, des vauriens. Voilà pourquoi, les ivoiriens dans leur écrasante majorité ont accueilli la destruction de ce endroit sordide, sale, pouilleux avec satisfaction. Le Plateau peut enfin respirer.
KL


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