Le colonel Mouammar Kadhafi est "démonétisé et délégitimé" et "doit partir", a répété ce soir à Tunis le ministre français des affaires étrangères Alain Juppé. Le colonel "Kadhafi doit partir. Quand on tire au canon sur son peuple on n'a plus d'avenir politique. Ca prendra X temps mais Kadhafi est "démonétisé et délégitimé", a déclaré Alain Juppé à l'issue de la première journée de sa visite en Tunisie. Interrogé sur l'envoi "de l'ordre d'une dizaine" de conseillers militaires auprès du Conseil national de transition (CNT), le chef de la diplomatie a par ailleurs répété que la France était strictement dans le cadre du mandat de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU. "Il n'y pas de troupes de combat ni de troupes d'occupation au sol en Libye, chez nous en tout cas", a-t-il précisé. "Il faut poursuivre la pression militaire pour faire reculer Kadhafi, il ne partira pas spontanément, et simultanément faciliter le processus politique de dialogue national entre tous les acteurs de la Libye nouvelle: le Conseil national de transition, qui est un organe représentatif, et ceux de Tripoli qui ont compris qu'il n'y pas d'avenir avec Kadhafi". "Pour les combats au sol c'est l'affaire des Libyens et du Conseil national de transition", a encore déclaré Alain Juppé. Interrogé sur la reconnaissance du CNT par la France qui avait été la première à le faire et unilatéralement, Alain Juppé a indiqué que Paris n'avait "pas reconnu d'Etat libyen, nous avons reconnu un interlocuteur politique, ce n'est pas la même chose". Mercredi, le président français Nicolas Sarkozy a promis à Paris au président du CNT, Moustapha Abdeljalil, l'aide de la France contre le colonel Kadhafi, notamment l'envoi d'officiers de liaison et le renforcement des frappes aériennes, mais dans la limite du cadre fixé par l'ONU.