La chute de Laurent Gbagbo est loin d'être un handicap pour le sport en Côte d'Ivoire. Contrairement à ce qu'on pourrait laisser entendre, le départ du dictateur ivoirien contribuera à ramener la sérénité au sein de la grande famille sportive. C'est le cas de la fédération ivoirienne de karaté et discipline assimilées (FIKDA). Une fédération prise en otage par Baï Patrice, membre de la sécurité rapprochée de l'ancien président Laurent Gbagbo. Ce personnage au quotidien lugubre (il est un membre influent des escadrons de la mort à la solde de l'ancien régime), aux mépris de toutes les règles régissant les arts martiaux et spécifiquement le karaté, a opéré un coup d'Etat pour s'approprier la présidence de la fédération ivoirienne de karaté, le 24 octobre dernier, avec le soutien sans faille de Lucien Boguinard, alors du directeur du contentieux au ministère des Sports. Alors que le bureau fédéral conduit par Me Vincent Yaï projetait l'organisation de l'assemblée générale ordinaire le 21 novembre dernier. Baï Patrice, en chef de gang, soutenu par les miliciens assiègent le siège fédéral et y installe leur quartier général. Dans sa volonté de tout casser, il menace même de traduire devant les tribunaux le président élu. Malgré l'intervention de Me Sanogo, le précurseur du karaté en Côte d'Ivoire qui a tenté de lui faire comprendre que la règle première du karaté est la discipline et le respect de l'ordre établi, le putschiste Baï refuse d'entendre raison et s'auto-proclame président. Une forfaiture approuvée par le ministre des Sports d'alors, Mel Eg Théodore. La chute de Gbagbo sonne ainsi la fin de l'imposture de cet individu pour qui seule la force de la violence et des armes prévalait. Me Vincent Yaï, par qui le karaté ivoirien a amorcé son renouveau, devrait retrouver son fauteuil pour le triomphe de la légalité. A moins qu'il ne le souhaite pas. Puisqu'il avait déjà annoncé à ses partisans qu'il ne briguerait plus un autre mandat après un premier jugé positif par tous les acteurs de la discipline.
OG