jeudi 21 avril 2011 par Nord-Sud

Le président de l'Assemblée nationale, Mamadou Coulibaly, s'est entretenu, hier, avec le chef de l'Etat, à qui il a annoncé l'ouverture, le 27 avril prochain, de la première session ordinaire du parlement.

C'est à bord de son véhicule de type 4x4 et vêtu de façon relaxe (chemise blanche, pantalon gris et Docksides) que le président de l'Assemblée nationale, vice-président du Front populaire ivoirien, est arrivé, hier, à 12h30, au Golf hôtel, pour y rencontrer le président de la République, Alassane Ouattara. Le point le plus important a sûrement porté sur la régularisation du statut de président de la République d'Alassane Ouattara. A cet effet, il a fait cette révélation : Nous avons parlé de l'Etat de droit pour expliquer qu'il était important, en début de mandat, conformément au v?u de l'Union africaine, que le président puisse avoir une prestation de serment régulière. Il a donné son accord et, je crois savoir, si je ne trahis le secret, que le président du Conseil constitutionnel, Yao N'dré est en route pour Abidjan et probablement arrive demain (aujourd'hui, ndlr). Le président m'a dit que très rapidement, une cérémonie sera organisée pour rester conforme au v?u de l'Union africaine , a indiqué M. Koulibaly au sortir de l'audience. En attendant cet évènement, les représentants du peuple de Côte d'Ivoire ont invité le chef de l'Etat à l'ouverture solennelle de la première session ordinaire de l'assemblée, prévue le 27 avril prochain. L'Assemblée nationale fait sa séance solennelle d'ouverture, le mercredi 27 avril 2011, première session ordinaire pour l'année 2011. Les députés m'ont demandé de lui adresser une invitation pour ce jour, afin qu'il s'adresse aux Ivoiriens. Vu l'absence d'Etat pour le moment, les fonctionnaires qui ne vont pas au travail, les gendarmes apeurés, les militaires effrayés, ce serait bien qu'il parle aux Ivoiriens encore une fois. Non pas dans une interview classique comme nous l'avons vu. L'Assemblée nationale pourrait être une tribune à partir de laquelle il pourrait dire exactement aux Ivoiriens où il va, comment il veut y aller, avec qui, dans quelles conditions de sécurité, dans quelles conditions de réconciliation, dans quelles conditions de détente. Le président m'a dit qu'il donnait son accord et qu'il se préparerait pour le mercredi 27, à l'Assemblée nationale , a-t-il déclaré au sortir de l'audience.
Outre cette invitation, les députés, par la voie de leur président, se sont inquiétés des questions liées à l'Etat de droit, notamment en ce qui concerne la légalité constitutionnelle, leur principale préoccupation. Je lui ai fait part des préoccupations des députés qui aimeraient bien qu'en très début de mandat, nous puissions nous inscrire dans la légalité constitutionnelle. Que les ordonnances qui sont prises en ce moment puissent faire l'objet d'une autorisation de l'Assemblée nationale et d'une régularisation. Les députés ont suggéré que l'on puisse entrer dans l'application de la Constitution sur le problème de l'Etat de droit, le respect des libertés individuelles. Le président de la République m'a dit qu'il était conscient de la question et qu'il prendrait les dispositions pour , a-t-il indiqué. Non, sans s'être penché sur la question de l'investiture et de la prestation de serment du président de la République.

Un cri de c?ur pour un retour définitif de la paix

Toujours sur la question de l'Etat de droit, en ce qui concerne les libertés individuelles, le vice-président du Fpi s'est inquiété de l'insécurité à laquelle l'Assemblée nationale est livrée. Mais, aussi, certains militants et cadres de sa famille politique, élargie à La majorité présidentielle. L'Assemblée nationale ayant été pillée, les députés se sont demandé dans quelles mesures ils pourraient avoir la sécurité. Ils se sont déjà inquiétés de la situation auprès du ministre concerné, mais rien n'avait encore été fait. Le président a donné des instructions pour que, rapidement, l'Assemblée nationale soit sécurisée parce que depuis le pillage, chaque jour, il y a des gens qui passent pour ramasser encore ce qui est resté. Je lui ai dit, par ailleurs, que de nombreux militants du Fpi et de Lmp, ceux qu'on appelle les pro-Gbagbo, étaient très inquiets pour leur sécurité dans leurs quartiers. Ils se sentent brimés, ils se cachent. Nombreux sont ceux qui ont fui, qui sont au Ghana, au Togo et au Bénin. Je lui ai signalé plusieurs appels reçus de familles, d'amis, de populations bété qui disent être poursuivis, battus dans leurs quartiers simplement parce qu'ils sont bété. Le président de la République a appelé les ministres concernés pour qu'une enquête soit faite rapidement et que cette situation s'estompe , a annoncé le président de l'Assemblée nationale. Toutefois, il a appelé les Ivoiriens à une vraie réconciliation, pour éviter que le pays ne sombre définitivement. L'ethnie n'est pas un défaut. Si on peut reprocher des choses à Gbagbo Laurent et au Fpi, ce n'est pas aux bété qu'il faut le faire payer. Si dans les quartiers, les uns et les autres arrêtaient de se bagarrer, si ceux qui ont les armes arrêtaient de menacer ceux qui n'en ont pas, si ceux qui sont Rhdp arrêtaient de faire peur à ceux qui ne le sont pas, si les représentants locaux du Pdci (Parti démocratique de Côte d'Ivoire) et du Rdr (Rassemblement des républicains) arrêtaient de faire peur aux représentants locaux de Lmp, peut-être que nous aurions une chance extraordinaire de reconstruire ce pays après ce chaos. Mais, si jamais certains pensent que l'arrivée de Ouattara, c'est le pouvoir aux Dioulas, le pouvoir aux Nordistes qui peuvent faire ce qu'ils veulent, alors, c'est le chaos promis. Jamais, il n'y aura de réconciliation, jamais il n'y aura de paix, jamais il n'y aura d'Etat, jamais il n'y aura de nation !, a-t-il exhorté. Avant d'ajouter : Nous sommes loin du fond du puits. Les temps sont durs, les Ivoiriens pensent que nous sommes tombés, c'est vrai, mais, il y a pire que la situation dans laquelle nous sommes. Il faut regarder ce qui est arrivé à Haïti, à la Somalie ! On n'a pas encore vu le pire, faisons tout pour l'éviter .

Anne-Marie Eba


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