jeudi 21 avril 2011 par Nord-Sud

Après plus de quatre mois de folie meurtrière, où les étudiants transformés en miliciens ont tué et pillé à Williamsville, les résidents exigent la suppression de la cité U . Notre reportage.

Le conseil de gouvernement tenu mardi au Plateau a décidé de la fermeture des cités universitaires. Il ne croit pas si bien faire en prenant cette décision. Ainsi, les cités universitaires de Williamsville et des 220 logements dont les capacités d'accueil oscillent entre 200 à 300 chambres, deux quartiers dans la commune d'Adjamé, ont été des caches d'armes. Les résidents en ont gros sur le c?ur. Ils demandent la suppression de ces résidences transformées par l'ancien régime en poudrières.

Des populations à bout de nerfs

D. Mohamed, un fonctionnaire à la retraite, habite dans l'un des appartements de la cité Sogefia , non loin du terminus du bus 14. Il réclame l'éradication des cités U. Ils n'y avait plus d'étudiants dans les chambres. C'étaient des personnes que je considérais comme étant des miliciens et des groupes armés. Ils régnaient sur tout. Ce sont eux qui avaient droit de vie et de mort sur tout le monde. En février, un jeune homme a été lâchement tué par ces miliciens. Ils l'ont accusé de rebelle et de partisan d'Alassane Ouattara. Nous avons énormément souffert le martyre de ses voisins indésirables , fulmine M. Doumbia. Le domicile du retraité a été pillé le 31 mars par des étudiants membre de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire(Fesci), qui ont pris les armes contre les Forces républicaines de Côte d'Ivoire(Frci). Après l'arrestation le lundi 11 avril dernier de Laurent Gbagbo, les Frci ont saisi dans les chambres plusieurs caisses de munitions et d'armes notamment des kalachnikovs et des Ak 47. Tenez-vous bien, des étudiants se livraient à des exécutions sommaires. Nous ne voulons plus d'eux , fait savoir le voisin de Mohamed

Plusieurs armes de guerre saisies dans les chambres

Pour qui les supposés étudiants étaient devenus des sanguinaires et une bande organisée de gangsters. Ceux-ci ont assassiné plusieurs militants du Rhdp depuis le déclenchement, le 28 novembre 2010, de la crise post-électorale née de la confiscation du pouvoir par le président sortant. Armés de kalachnikovs et de machettes, ces individus extirpaient des gens de leurs maisons pour les exécuter et jeter leurs corps soit dans les broussailles soit au cimetière. On a retrouvé des cadavres jetés dans la brousse contiguë au stade Cnou. Trop c'est trop. Plus d'étudiants ici , insiste C. Désiré, un autre résident rencontré devant les deux bâtiments, partis en fumée dans la nuit du vendredi 1er avril. Désiré rappelle volontiers la difficile cohabitation entre eux et les étudiants devenus miliciens et épaulés par des mercenaires angolais. Selon lui, la nébuleuse de la Fesci était plutôt une mafia et les étudiants étaient devenus des hommes d'affaires. Le nommé Agké et sa bande régnaient d'une main de fer sur tout. Ils louaient les chambres à des personnes qui n'y avaient pas droit. Ils géraient tous les espaces des alentours, au grand dam de la mairie. Ils prélevaient les taxes auprès des commerçants et des tenanciers de maquis. Ce sont eux qui revendaient l'électricité et l'eau aux riverains. Tout ce magot allait directement dans leurs poches. Il y avait aussi des armes dans les chambres, affirme Kouakou Sébastien, un habitant des 220 logements, non loin de la cité universitaire. Il ajoute que les bruits nocturnes dus à la présence des maquis empoissonnaient leur vie. Si certains résidents estiment que les conditions d'attribution des chambres doivent être revues en privilégiant le mérite, la grande majorité des résidents de ces quartiers est catégorique : On ne veut plus de résidences universitaires ici.

Ouattara Moussa


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