jeudi 21 avril 2011 par Nord-Sud

La commune de Yopougon est en proie à la barbarie des forces résiduelles pro-Gbagbo. Ces populations ne savent plus à quel saint se vouer.

Yopougon tarde à s'inscrire dans le vaste élan d'espérance et de paix né de l'avènement au pouvoir du président Alassane Dramane Ouattara. La grande commune fait face à de violents affrontements armés entre les Forces républicaines et les milices de Laurent Gbagbo, appuyés par des centaines de mercenaires libériens. Acculés par les troupes gouvernementales, les pyromanes à la solde de l'ancien régime, s'adonnent à toutes sortes d'excès. Viols, vols, racket, meurtres sont au menu. Malgré la détermination des forces armées régulières, les échanges de tirs sont devenus interminables, obligeant une bonne partie des populations à se terrer dans les maisons surchauffées par la montée de la température. D'autres riverains ont carrément choisi le chemin de l'exode. Ainsi, de nombreux habitants cherchent à gagner des horizons plus cléments. Abobo, Williamsville, Marcory, Treichville sont les destinations de prédilection. Mais les villes de l'intérieur du pays accueillent également de nombreuses personnes. En fin de semaine dernière, les miliciens qui refusent de prendre le train de la réconciliation prônée par le président de la République ont dévalisé l'agence de la Société générale des banques de Côte d'Ivoire (SGBCI) de Yopougon. Selon de bonnes sources, au moins 200 millions de Fcfa ont été emportés. Avec cet argent facile, on les a vus siffloter des boissons alcoolisées dans les maquis. La drogue est également passée par là. Avant-hier, ils se sont attaqués au supermarché King Cash, situé dans le périmètre de Yopougon-Keneya. Les Forces républicaines, alertées, ont tenté de minimiser les dégâts mais c'était sans compter avec la capacité de nuisance des bandes armées de Gbagbo. Celles-ci sont aujourd'hui dominées par les mercenaires libériens. N'ayant plus de rétribution du fait de la fuite des principaux parrains, ces tueurs professionnels ont décidé de se payer eux-mêmes sur les populations. Ainsi, ils n'hésitent plus à fracturer les portes pour réclamer les économies des citoyens. Fortement affaiblis, les miliciens se sont retranchés dans les quartiers reculés de la commune tels que Azito, Koweit ou encore Kouté. Mais selon des informations, le chef du village de Kouté négocie en ce moment la reddition des jeunes impliqués dans la barbarie. Ces troupes ont élu domicile vers le commissariat du 16ème arrondissement. Entraînés par le Commandant Magui le Tocard , ils veulent monnayer le dépôt des armes. Certaines sources affirment que les miliciens veulent soit jouer un rôle dans la nouvelle armée soit bénéficier d'importants crédits qui devraient leur permettre de refaire leur vie. En attendant l'aboutissement de ces négociations, ils continuent de terroriser la population.
Kouakou Liza


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