vendredi 29 avril 2011 par Le Nouveau Réveil

Le nouveau Préfet de Toulépleu Diarra Karim a convié, mercredi dernier, les populations réfugiées à Daloa, Zoukougbeu, Issia et Bouaflé à une importante réunion. Dans la salle des fêtes de la Préfecture de Daloa, de 16h à 19h, il leur a parlé et les a exhortés à retourner dans leur département, le plus tôt possible. Afin de bénéficier de la prise en charge des aides humanitaires du HCR, du PAM, du CICR
Le préfet a d'abord présenté sa compassion aux déplacés. Puis il a prôné la réconciliation et le pardon entre les fils, les cadres LMP et RHDP. Il a aussi souhaité l'entente et la cohésion entre les autochtones et les allochtones, mais aussi entre les autochtones et les étrangers burkinabé, soupçonnés à tort, d'être complices des FRCI. Enfin, il a plaidé pour la reconstruction des villages. "Car, dira-t-il, aucune maison vide n'a été épargnée dans les villages et les villes ". Le préfet a par ailleurs expliqué comment la guerre est arrivée à Toulépleu : " Ce sont les jeunes combattants guéré, gonflés à bloc par des cadres LMP, qui sont allés chercher la guerre à Danané. Tihdi Nestor, le chef de file en fuite au Ghana, est le principal initiateur de cette guerre. En effet, dans chaque village guéré, il y a des jeunes gens instrumentalisés par les cadres FPI qui faisaient office de gardiens des villages, ils faisaient des barrages et filtraient les entrées, selon leur bon vouloir. Ils traumatisaient des hommes, des femmes et des jeunes à qui ils prenaient de l'argent. A telle enseigne que VOHO SAHI, qui est aujourd'hui en fuite quelque part, a failli être lynché un jour à Toulépleu par ces jeunes gens qu'ils ont eux-mêmes instrumentalisés. Alors que j'étais le Secrétaire de la Préfecture, il m'a appelé pour me dire que ces enfants sont devenus des monstres incontrôlés. Ainsi le 06 mars 2011, trois jours avant que Tihdi Nestor et son groupe de combattants ne prennent la décision d'aller libérer Danané, je suis intervenu personnellement pour les en dissuader. J'ai fait intervenir les cadres de la région. Ont-ils tenté de les en dissuader ? Je ne saurais répondre. Toujours est-il que leur décision a été prise d'aller chercher la guerre à Zouan Hounien. Avec les mercenaires libériens, ces chiens de guerre. Bien avant cela, ces jeunes miliciens guéré ont tué le Lieutenant ZOUZOUKO des FDS, désarmé les gendarmes et policiers de Toulépleu. Les populations désemparées ont vécu ces atrocités. Je suis resté à Toulépleu avec ces mercenaires libériens au risque de ma vie pour apaiser les jeunes gens pendant trois jours. Le déclenchement de la guerre qui a emporté le gouvernement de Gbagbo a commencé à Toulépleu. C'est tout cela qui a fait rentrer les Forces Républicaines à Toulépleu. Car les mercenaires ont semé la mort, pillé et incendié toutes les maisons et emporté tout ce qui pouvait l'être. Les FRCI sont à Toulépleu pourquoi ? " S'est ensuite exclamé le Gouverneur. Leur mission, a-t-il dit " est de pacifier la ville. Pas pour chasser les cadres de LMP. Mais pour sécuriser tous les nationaux. Au nom de l'Etat de Côte d'Ivoire. Nous avons commencé à sensibiliser les localités de PEHE, de Ziombly Un appel téléphonique ce matin, m'a confirmé que ceux de Ziombly ont commencé à retourner chez eux ". Le préfet Diarra Karim a poursuivi pour donner des conseils aux déplacés : " C'est en étant sur place que nous pourrons vous prendre en compte grâce aux institutions internationales humanitaires et l'Etat de Côte d'Ivoire. La situation sécuritaire aujourd'hui est de plus en plus satisfaisante. Les FRCI ne sont pas des rebelles, retournez chez vous, elles vont vous sécuriser. Les Burkinabés sont essentiellement à Paoubli et à Toulépleu. Attendant que les autochtones retrouvent leurs demeures, ils ne sont point vos ennemis ". Dixit le Préfet Diarra.
Le préfet a ensuite donné la parole aux déplacés qui ont mis l'accent sur des problèmes financiers qui les empêchent de retourner et aussi la chasse aux sorcières qui pourra s'abattre sur les leaders LMP. Le Gouverneur a rassuré les uns et les autres qu'il n'en sera rien. " Aucun élément des FRCI ne s'attaquera à personne. Au risque de me trouver sur son chemin. L'esprit de combattant et de violences de nos enfants doit disparaître. C'est à Toulépleu qu'on voit cela. Je vous exhorte donc à la réconciliation. Dès la semaine prochaine, je vais retourner à Toulépleu pour donner un peu plus d'assurance aux habitants. L'école sera ouverte. Le réseau électrique sera rétabli le mercredi 27 avril. C'est difficile mais pas impossible à Toulépleu. Jusqu'à la deuxième quinzaine du mois de mai, que toutes les populations retournent à Toulépleu. " a-t-il conclu.
Le Fédéral FPI, Doh Jacques, a confirmé sa responsabilité dans le désastre qui est arrivé à Toulépleu en ces termes: " Ce sont les jeunes combattants, que nous les politiciens, avions formés, qui sont allés chercher la guerre à Danané. Malgré notre opposition. Les rumeurs disent que toutes mes maisons ont été décoiffées. Après 26 ans de vie de fonctionnaire à Toulépleu, je n'ai rien d'autre que ce qui est à Toulépleu. Je demande à tout le monde de mettre de l'eau dans son vin. Néanmoins, je continuerai mes activités politiques à Toulépleu. " A la suite de quelques interventions, Kehi Sévérin, cadre à ANADER, fils de Denan S/P de Péhé, a offert la somme de 100.000 F comme contribution pour le retour des déplacés de Daloa à Toulépleu. Il a aussi demandé au Préfet de faire appel à son expertise pour la réconciliation et la reconstruction de Toulépleu
Djaha JJ
Correspondant Régional


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