mercredi 4 mai 2011 par Le Nouveau Réveil

Sur quel pied danser après la chute de Gbagbo ? Plus on écoute les dirigeants du Fpi depuis le 11 avril et plus on se rend compte des difficultés de ces derniers à retrouver leurs marques dans le nouvel espace politique ivoirien. Des constantes toutefois se dégagent de ces interventions de Mamadou Koulibaly, d'Affi N'guessan et de Miaka Oureto. En effet, même s'ils n'utilisent pas tous les mêmes terminologies, tous reconnaissent que le nouveau président de la Côte d'Ivoire s'appelle Alassane Ouattara, qu'il est temps de faire la paix, de réconcilier pour rebâtir le pays. L'ex-chef de l'Etat Laurent Gbagbo ne dit pas autre chose. " Le pays doit panser ses plaies, l'économie et la sécurité priment sur la politique ", confiait-il récemment à Kofi Annan et à la délégation de The Elders de passage en Côte d'Ivoire dans le cadre d'une mission de préparation des esprits en vue de la mise en place de la commission vérité-réconciliation. Mais jusque-là, ce que le Fpi n'a pas encore fait publiquement, et qui continue de nourrir la suspicion en son encontre, c'est son mea-culpa, des excuses publiques au peuple de Côte d'Ivoire qui a souffert, énormément souffert de la tentative de confiscation du pouvoir de M. Gbagbo. Les responsables du Fpi sont-ils vraiment sincères quand ils affirment que M. Alassane Ouattara est le président légitime de Côte d'Ivoire, c'est-à-dire celui qui a remporté les élections du 28 novembre 2010 face à Gbagbo ? Le dire, c'est systématiquement reconnaître la forfaiture de M. Gbagbo. Or, une telle reconnaissance ne peut se faire sans présenter ses excuses les plus sincères au peuple de Côte d'Ivoire. C'est la moindre des choses. Or, que constatons-nous ? Les cadres du Fpi qui s'expriment sont plus préoccupés par la situation carcérale de Gbagbo que par autre chose. Tout se passe comme si l'ancien chef de l'Etat était détenu de façon arbitraire en même temps que certains de ses proches. On a du coup oublié les obus qu'on a fait pleuvoir sur Abobo en plein marché, les femmes aux mains nues abattues à l'arme lourdes, des étrangers brûlés vifs à Yopougon, des imams égorgés, etc. Sans compter les destructions, les pillages de domiciles des cadres Rhdp ou même des pillages orchestrés dans le cadre de la prise d'Abidjan. C'est l'entêtement de Gbagbo qui a provoqué tout ce gâchis. Et pour toutes ces pertes, le Fpi n'a pas encore demandé pardon aux Ivoiriens.
Akwaba Saint Clair


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