mercredi 4 mai 2011 par Nord-Sud

La guerre d'Abidjan n'a pas affecté que les personnes. Les infrastructures scolaires en ont bravé des ronds de chapeau. Le lycée technique de Cocody a été l'une des cibles des bombardements des pro-Gbagbo au plus fort de la bataille. Reportage.


L'entrée de l'un des plus prestigieux temples du savoir en Côte d'Ivoire ressemble à une base militaire. Plusieurs chars de la force Licorne sont stationnés le long du mur de la clôture du lycée technique de Cocody. Des militaires français inspectent prudemment la zone. Quelques uns sont dans l'enceinte du lycée qui a été vidée quelques heures plus tôt de ses élèves. Ils sont là pour déminer la zone , nous informe le proviseur de l'établissement, M. Mambo. Cette opération n'est pas la première à Abidjan. Elle est intervenue hier matin, après le retentissement de tirs en provenance de Yopougon. Des élèves ont même argué qu'une rocket serait tombée dans la cour du lycée. Information que nous n'avons pu vérifier. Le décor à l'intérieur de la cour illustre le chaos qui a régné là. L'entrée du bureau du proviseur a reçu des éclats d'obus. Les vitres de la porte sont brisées. Devant l'administration, on peut voir des trous laissés par ces bombes sur l'asphalte et la pelouse. Ces éclats ont également atteint les fenêtres des salles du bâtiment B. Une partie du plafond a été arrachée par certains de ces engins explosifs. La position géographique de l'établissement (situé entre Adjamé et Cocody, et proche de Yopougon) a fait de l'école une cible parfaite. Au plus fort de la guerre, des engins explosifs tirés depuis le camp de gendarmérie d'Agban, à Adjamé, sont tombés dans la cour sans exploser. Des rockets, selon des témoins, ont également été tirées depuis Yopougon et sont tombées dans l'établissement. Le rôle des Français de la Licorne est de retrouver ces bombes à retardement et les désamorcer. Ce qui devait être l'affaire d'une journée. Le proviseur, M. Mambo, pense que les cours pourront reprendre dès aujourd'hui. Les élèves et les professeurs étaient là, nombreux ce matin. Ce sont les Français qui ont demandé qu'on les libère parce qu'ils doivent sécuriser la zone, rassure-t-il.


Raphaël Tanoh


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