vendredi 6 mai 2011 par Le Patriote

Au cours de l'opération de profilage des ex-miliciens, hier au Plateau, nous avons tendu le micro au Coordonnateur du Programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire. M. Daniel Kossomina Ouattara nous livre ici quelques détails sur cette opération.

Question : Des miliciens ont décidé de déposer les armes et venir volontairement se faire enregistré par votre structure. Quelle impression ?
Daniel Kossomina Ouattara : C'est un sentiment de satisfaction. Vous savez bien que nous revenons de très loin. La rencontre de ce matin (hier, ndlr) avec ces jeunes est la preuve que la paix est en train de s'écrire, mieux elle est en train de se consolider en Côte d'Ivoire. Ces jeunes ex-miliciens se sont parlés. Ils sont venus volontairement. Et je pense que sur la base de cette volonté, nous allons décliner un processus de paix durable pour un développement durable. C'est l'occasion pour moi d'appeler les uns et les autres, tous ceux qui à un moment donné se sont retrouvés acteurs dans cette crise, afin qu'ils aident à accompagner ces jeunes à sortir définitivement de cette situation. Je ne crois pas qu'ils aient la volonté de rester dans un état de nuisance. C'est nous qui leur avons tendu la main. Et ils l'ont accepté volontairement. Il nous appartient de les rassurer. Car, c'est ensemble que nous pourrons créer les conditions d'un développement durable pour la Côte d'Ivoire.

Q : Après l'étape de profilage, quelle sera la suite ?
DKO : Comme vous le savez, une des préoccupations des autorités de ce pays est d'accompagner tous ces jeunes dans une dynamique de développement durable. Ils constituent une priorité. La politique de réinsertion que nous déclinons au niveau du PNRRC s'inscrit dans la pérennité et dans le développement. C'est pour cela que je profite pour lancer un message à nos partenaires qui ont bien voulu accepter d'accompagner la Côte d'Ivoire dans cette dynamique de paix. Je leur demande de s'inscrire, non pas seulement dans une dynamique d'urgence, mais aussi dans la politique de développement prônée par le président de la République. C'est-à-dire, des projets de réinsertion qui s'inscrivent dans la politique de développement durable. Il n'est plus question que nous donnions des kits de 100 ou 200 mille à quelqu'un qui a plutôt besoin de se réaliser. Je ne dis pas que c'est peu. Mais je pense qu'au regard du niveau de vie en Côte d'Ivoire, il devrait avoir une harmonisation, pour qu'ensemble nous aidions notre pays à se relever et à regarder l'avenir autrement.

Q : Concrètement, à quoi devront s'attendre tous ces jeunes ?
DKO : La réinsertion, c'est tout un processus. Après cette phase d'identification, au cours de laquelle les uns et les autres nous disent ce qu'ils ont choisi comme métier, une consultation va se faire. En effet, parmi la centaine de jeunes, certains se trouvent déjà dans notre base de donnée. Il y a donc nécessité de faire un croisement, pour ne pas que nous nous retrouvions avec des cas de doublon. Une fois cette base est consolidée, nous prendrons en compte leurs aspirations quant à leur insertion. Ensuite, nous ferons une présentation à tous nos partenaires qui voudront bien réinsérer ces cibles. Le PNRRC faisant de la réinsertion, naturellement nous prenons en charge pas mal de jeunes, en fonction de la trésorerie que l'Etat de Cote d'Ivoire met à notre disposition. Et je crois que la communauté des bailleurs qui a commencé à s'exprimer pourra nous aider à relever ce défi.
Recueillis par
Diawara Samou

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